Le Famadihana - suite -
Précédemment: Introduction au Famadihana et le film documentaire Tankafatra traitant du famadihana
Première vidéo: Famadihana sur History.com, commentée par Dr. Anthea Butler, une historienne spécialisée dans l'histoire du christianisme, de la religion afro-américaine et de la diaspora africaine.
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Une recherche rapide sur Google permet de lire plusieurs descriptions du déroulement d'un famadihana bien que les principes demeurent partout les mêmes. Mon grand regret est de ne pas encore avoir vécu un famadihana de ma famille tant paternelle que maternelle, la dernière fois qu'il a eu lieu, mes parents ont jugé que ma soeur et moi étions trop jeunes. Et je garde peu de souvenirs de l'unique famadihana auquel j'ai assisté, mais juste en tant que famille par alliance aussi je ne connaissais pas grand-monde. Cela explique peut-être pourquoi j'en garde si peu de détails.
Famadihana - TARIKA SAMMY -
Je me souviens juste que c'était festif, de la bonne humeur dans l'air et rien de lugubre, des hira gasy pour l'ambiance musicale, le vary be menaka (riz accompagné et arrosé de viandes bien grasses), que seuls les hommes avaient le droit d'entrer dans le tombeau, que les lamba landy, linceuls ici en soie brute qui recouvrent les ancêtres, étaient magnifiques, qu'il était fady (interdit) de les poser à même le sol, qu'ils ont profité du soleil pendant que l'on déjeûnait, que les Zanadrazana (descendants des ancêtres exhumés lors du famadihana) ont en profiter pour réexpliquer leur généalogie aux plus jeunes, puis ont fait sept fois le tour du tombeau en portant les razana avant de les replacer dans le tombeau. Mais les famadihana comportent chacun leurs détails rituels.
Aussi, plutôt que de râcler mes fonds de souvenirs perdus, il apparaît plus intéressant de lire:
>>Le famadihana, fondements et origines et le déroulement d'un famadihana sur Koloina
>>Retrouvailles avec les morts par fstadelmann
>>Famadihana (la valise de Marthe), une fiction-essai de Jean-Charles Blanc
>>Un excellent aperçu des rites malagasy sur Madasite
Seconde vidéo: Madagascar festival, un famadihana sur les Hautes-Terres, à Sahomby, un village situé à une soixantaine de kilomètres d'Antananarivo, filmant les familles en liesse après avoir changé les linceuls, avant de remettre les défunts dans le tombeau familial.
Lire l'article associé à la vidéo, faisant cas de Mr. Rabeatoandro, un professeur d'anglais malagasy, se questionnant sur le bien-fondé du famadihana en tant que chrétien, opinion respectée par sa famille qui elle, n'entend pas délaissé cette tradition du retournement des morts chère aux Malagasy.
J'ai été un peu surprise mais très intéressée par ce point de vue, car au-delà des contraintes financières qui conduisent à une baisse des fréquences des famadihana et dans le respect des croyances de chacun, en tant que Malagasy, je ne me verrai pas renoncer à cette coutume.
Sur Tranofalafa, on s'est déjà posé la question de la nécessité du Famadihana. Ne perdrions-nous pas un pilier de notre culture en renonçant au famadihana?