Antsirabe - Antananarivo: boucle de la RN7

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La route des lacs
On s'approche d'Antsirabe. Lanto n'a pas encore eu l'occasion de voir le lac Tritriva, aussi décidons-nous de faire un crochet avant Antsirabe même. On en profite pour d'abord s'arrêter au lac Andraikiba, où un hôtel s'est construit depuis, puis nous montons au lac Tritriva. Un très beau lac d'origine volcanique, d'un bleu profond. A l'époque, ce n'était pas payant, ça le serait devenu paraît-il, tandis qu'un gamin nous récite presque la fameuse légende façon Roméo & Juliette: 2 amants dont on refusait le mariage s'y sont précipités et noyés. Ils se métamorphosèrent alors en prenant la forme de deux arbres entrelacés. Nous nous asseyons quelques instants, à distance des autres touristes, pour admirer ce cadre et cette couleur. L'équipe du commandant Cousteau y a plongé lors de son passage à Madagascar, mais n'y a rien trouvé...

La ville d'Antsirabe
Antsirabe est une ancienne ville thermale, qui tient son mon signifiant "là où il y a beaucoup de sel" à la découverte de ses eaux porteuses du fameux chlorure de sodium. Surnommée à l'époque "Vichy malgache", les thermes, l'hôtel qui en porte le nom, la gare alors construits, sont toujours là.
"Je garde beaucoup de souvenirs d'enfance et d'adolescence de cette ville", dis-je, pensive.
Lorsque je dis Antsirabe, pour moi c'est synonyme de: ville fleurie, pousse-pousse, chevaux, visy gasy, et industries. Les pousse-pousse circulent effectivement par centaines (milliers?), personnalisés avec attention par leurs propriétaires. Aujourd'hui, ce n'est plus un mode de transport que j'affectionnne, ça me fait bizarre d'être tirée à bras d'homme. J'aurais préféré les cyclo-pousses asiatiques. Mais enfant, lors des réunions familiales, on aimait bien faire la course en pousse-pousse avec mes cousins, et les tireurs jouaient bien le jeu. Les perdants offraient la tournée de mokonajy (jujube) aux heureux gagnants. Je me souviens également des promenades à cheval dans la ville, ou de la fameuse Visy Gasy, eau minérale gazeuse prise à la source. Changement d'âge, changement de besoin. Plus tard, c'est à Antsirabe que j'ai appris à conduire. Juste après que la conduite accompagnée à 16 ans ait été révolue à Madagascar! J'ai donc appris durant deux ans, dans l'illégalité et dans l'affront. Bouh! Antsirabe était devenu notre fief, pour des week-ends festifs avec les copains du lycée.

Mais Antsirabe est également une région active, économiquement importante. Elle figure parmi les tout premiers centres industriels du pays: production de Visy Gasy donc, de la fameuse THB, la bière nationale produite par la brasserie Star, de textile par la Cotonnière d'Antsirabe ou Cotona, de tabac, de lait, de fruits et légumes, etc...

Nous décidons de nous arrêter un moment pour un rapide casse-croûte. Puis on se sépare momentanément, chacun va vaquer à ses occupations; Roger va rendre visite à de la famille, Lanto va faire un tour dans un magasin de pierres semi-précieuses, et pour ma part, je décide d'aller faire un coucou à un vieux copain, mais j'ignorais s'il travaillait toujours ici. Car il a été tour à tour pizzaïolo, barman puis photographe professionnel, très débrouillard, il savait tout faire! Renseignement pris à son dernier lieu de travail connu, il n'était plus sur Antsirabe. Je décide de rejoindre Lanto.

Antsirabe-Antananarivo: 160km
2h-2h30 de route nous sépare d'Antananarivo (3h en taxi-brousse). On décide de repartir, pour ne pas rentrer trop tard. Le reste du voyage va s'effectuer d'un trait. Un trajet que je connais bien et que j'aime beaucoup, où l'on aura passer nombre de dimanches et de week-ends en famille; que ce soit à Ambatolampy pour déguster les écrevisses, les truites ou les cuisses de nymphe pour ma soeur, ou le long des innombrables torrents qui étaient pour moi des "cascades", ou à cueillir le mimosa en saison, ou encore à Ambatofontsy, lieu de rendez-vous dominical des Tananariviens. A mon goût, c'est un peu devenu le lieu où il faut être vu, une attitude typique, alors que le plaisir premier était de s'arrêter acheter des fraises ou de goûter aux fameux mofo gasy. Aussi, je préférais de loin les fois où l'on pique-niquait en famille dans la réserve, entrée possible avec demande d'autorisation préalable.

Les souvenirs dans le vent et dans le dos, nous arrivons à la capitale. Nous voici happés par l'effervescence de fin de journée avant la tombée de la nuit, pour reprendre bientôt le cours de notre petite vie.
J'aurai parcouru la RN7 reliant Antananarivo à Toliara quelques dizaines de fois, pour différentes destinations situées avant ou après Toliara. C'est un circuit que je conseille pour découvrir de multiples facettes de la Grande Ile, et en mesurer son étendue, le long d'une route en bon état.
Toliara n'est la plupart du temps qu'une ville de transition, car on est davantage pressé de profiter des eaux turquoises du grand Sud!

Comments

[Rija]

tu nous as fait un chouette parcours là.
Antsirabe, souvenirs,souvenirs a?comme un fameux week-end de pâques, ha!ha!
si vous venez à visiter Mada, circuit conseillé en tout cas!

[Vola]

Trop belle cette route ! C'est un des rares trucs que j'ai vu à Mada, et j'ai adoré !
Surtout Ambalavao et la visite de l'Isalo.