Pour la post-érité
Un post pour clôturer 2009. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai édité, réécrit ce post pour sortir de ma bulle, tantôt extatique, tantôt inquiète, ou encore amère ou optimiste...Celui-ci aura peut-être la chance d'aller au-delà du statut brouillon...
Est-ce parce que nous arrivons à la fin d'une décennie, ou y suis-je plus attentive, mais j'ai l'impression que tout le monde se souhaite les voeux avant l'heure? Comme par peur de ne pouvoir le faire durant les 31 jours à venir... Avant de tourner cette page de 2009, je me retourne une dernière fois, on appellera cela comme on veut, pour exorciser ou pour faire un bilan. Mais comme devant un sujet de biologie des populations qui n'inspire absolument pas, par quel bout (re)commencer, que dire, quelle structure, quel fil conducteur?
Une année maigre en matière de blogging. Avec toutes les réactions imaginables: se faire engueuler, ironiser (amicalement), reprocher, indifférence totale, lassitude, etc... Qu'importe, le blog est mort,
140 lettres est sans comparaison moins prenant qu'un article avec queue
et tête, cliquer "I like" résume tout commentaire à valeur ajoutée
potentielle, et donc... vive le blog!
Bon... Je n'ai toujours pas remis à jour mon agrégateur. Est-ce un signe? Qui signifierait quoi d'ailleurs? :)
Une année d'enlisement et de désastres pour Madagascar. Plutôt que de me lancer dans un résumé médiocre quelconque, l'éditorial de Ndimby est toujours aussi bien écrit pour avoir un constat sur la situation à Madagascar en 2009.
Côté vécu, rentrer par temps de crise en avril dernier était une nécessité, pour le soutien, le
vécu (donc), le ressenti... Le bruit et la fumée des bombes lacrymogènes, les mouvements de
foule que cela engendrait plongeaient la ville par moments dans une
sorte de guerilla urbaine, surnaturel si ce n'était réel. Puis une
question de secondes pour que le téléphone sonne afin de situer aux uns et aux autres sa
position, encore plus intéractif qu'un gps! C'est pour donner le top
qu'il est plus que temps de rebrousser chemin, d'aller chercher les
enfants à l'école en catastrophe, de se rejoindre à tel endroit pour
ensuite vite rentrer, que votre entreprise ferme pour le reste de la
journée, etc...
Je compte de nombreux amis et connaissances ayant perdu leur travail suite à cette crise. Chacun le gère comme il le peut. Certains prennent un billet pour recommencer à zéro en Europe ou en Asie, les autres se débrouillent sur place, le Malagasy n'en perd pas son sourire. Mais cela déroute quelque peu lorsque dans leur situation difficile, le premier réflexe de certains est encore de se proposer pour du volontariat, pour s'impliquer dans votre association. Si cela devait m'arriver, j'aimerais faire preuve d'autant d'altruisme...
Malgré tout, une de mes résolutions pour 2009 peut être résumée ainsi: vivre comme si je devais mourir demain et apprendre comme si je devais vivre éternellement. C'est en tout cas ce que j'ai fait. Si vivre pleinement signifie voyager, alors, de février à octobre 2009 j'ai vadrouillé jusqu'à la limite de la saturation. J'ai béni le premier week-end entier où j'ai pu me poser chez moi, juste chez moi... Ah cette nature humaine jamais satisfaite! Même mon appareil photo m'a lâchée, de nouveau tant de souvenirs juste gravés dans la mémoire... Sinon, les réseaux sociaux ne sont jamais loin, signe des temps modernes en matière d'échanges avec des inconnus. Dans l'avion, votre voisin ne vous demande plus votre n° de téléphone, mais vous lance un on ne peut plus naturel: "Do you have a Facebook?" :)
Bilan de 2009: nul. Beaucoup de positif rattrapé par sa dose de négatif. Magistralement positif et ainsi va la vie. Les résultats s'annulent donc. C'est mécanique, comme la roue qui tourne, comme les cycles. J'ai longtemps eu l'illusion que ma voie se résumait à choisir entre une option A ou B. 10 ans pour réaliser que ce n'est ni l'une ni l'autre... Amère. En regardant le verre à moitié plein, cela ouvre toutes les perspectives pour une nouvelle décennie. 2010 devra être audacieuse... Follement audacieuse...
Bêtiser de 2009: j'ai battu tous mes records annuels en matière de fréquentation de gasy outre-tombe outre-mer. Cette année, j'ai cru au fihavanana, comme on dit, seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. Pourvu que ça dure! Vaut mieux ça qu'un remake de Supersize me, je sature totalement au bout de ...3 jours de junk-food. Le titre de ce post aurait aussi pu être "Sortie de ma bulle" car dans ma playlist, j'ai inséré "Enfants du désert" de Diam's. Tonnum qui passe et qui s'arrête net: "T'écoute Diam's maintenant?" Stuff happens. Et elle est plutôt pas mal cette chanson. Ceci dit, je préfèrerai recevoir le dernier album Vahömbey. :)
En attendant, ce soir, c'est boire ou conduire. Ca tombe bien, je ne suis pas au volant! Bon réveillon, braves gens!
Pour la route: 2000 - 2010 ce qui a changé/marqué à Madagascar (source: Madagascar Tribune)