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L'odyssée de Tattum
28 mars 2007

L'écriture à Madagascar

On est plus le fils de son époque que le fils de son père. (proverbe africain)
Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens. (proverbe africain)

Disons-le, je ne suis pas une passionnée d'histoire... Mais sans écrit pas d'histoire, d'où l'occasion de découvrir un site fort intéressant traitant de l'écriture à Madagascar.

Morceaux choisis:

Les premiers manuscrits
L'écriture a été connue depuis fort longtemps par l'ancienne société malgache.Les Antaimoro, installés sur la côte sud-est, notaient en caractères arabes des textes de langue malgache, sur des manuscrits d'écorce appelés sorabe (c'est-à-dire " la grande écriture "). Relativement nombreux et ayant attiré le zèle des chercheurs depuis le siècle dernier, ces sorabe ne conservent pas à proprement parler de textes littéraires : ils ont servi à transcrire des prières, des formules magiques, des généalogies, plus rarement des chroniques des événements anciens.

(...) l'écriture avait permis de noter et conserver, pour des usages privés ou limités, des témoignages irremplaçables sur l'ancienne civilisation malgache.C'est ainsi qu'il semble bien que le testament d'Andrianamponimerina ait été l'un des tout premiers textes transcrits à l'aide de l'écriture nouvellement mise au point (parallèlement à sa conservation par la mémoire des traditionnistes).Les manuscrits malgaches du XIXe siècle, relativement nombreux (mais beaucoup ont été détruits au moment de la conquête coloniale française), conservent des discours royaux, des traditions propres à une famille ( bokim-pianakaviana ou cahiers de famille), des généalogies, des comptes rendus d'événements et de voyages importants. La reine Ranavalona Ire, se soucia de faire noter l'histoire des ancêtres : elle convoqua à cet effet de savants vieillards, et l'un d'entre eux, Rabetrano, dicta ou rédigea en 1844 un manuscrit contenant des listes généalogiques qui firent autorité.Des familiers de la reine transcrivirent aussi des hain teny qui ont été retrouvés et édités par Bakoly Domenichini-Ramiaramanana ( Hainteny d'autrefois,1968).

L'un des ensembles de manuscrits les plus remarquables est celui dit de l' ombiasy de la reine Ranavalona Ire, attribué à l'un des " devins " de la cour royale : il a été utilisé par de nombreux historiens et ethnographes, notamment par A. Grandidier. Le ministre Rainandria-mampandry, farouche opposant à la conquête française, fusillé sur ordre de Galliéni, avait compilé une Histoire de Madagascar, demeurée manuscrite ; son ouvrage sur les mœurs et coutumes malgaches, Tantara sy Fomban-drazana, édité en 1896 à Tananarive, est l'un des premiers livres publiés par un auteur malgache.

De ces manuscrits, dont le corpus s'augmente au fil des découvertes dans les archives, il convient sans doute de rapprocher l'œuvre de Raombana, l'un des jeunes gens envoyés par Radama Ier en Angleterre pour s'y former aux techniques européennes.De retour à Madagascar, il rédigea en anglais, en 1853-1854, un long texte ( Histoires, Annales et Journal,comme son éditeur, Simon Ayache, propose de l'intituler), resté lui aussi inédit jusqu'à récemment et fort curieux par l'esprit critique que son auteur manifeste souvent par rapport à la tradition.

Naissance d'une littérature moderne
C'est l'existence d'une presse en malgache, ancienne et nombreuse, qui a permis à la littérature malgache moderne de se développer.Le premier périodique, Teny soa(" la Bonne Parole "), qui, comme son nom l'indique, se consacrait à l'édification des chrétiens, commence à paraître en 1866 (il durera jusqu'en 1952). Cette publication de la London Missionary Society fait vite des émules : Ny Mpamangy (" Le Visiteur "), Mpanolotsaina (" Le Conseiller "), Ny Resaka (" Conversations "), lancé par les catholiques pour répondre au succès des publications des missions protestantes.

(...) Certains romans, comme ceux de Wast Ravelomoria, insèrent leurs récits d'amours et d'aventures dans des trames historiques assez recherchées.Car la société malgache a la passion de l'Histoire.Les lettrés du XIXe siècle avaient confié leur savoir historique à de nombreux manuscrits.Ceux du XXe siècle diffusent par la presse ou par des livres des chroniques d'histoire malgache.Ainsi Ingahibe Rainitovo, auteur de plusieurs ouvrages importants, dont Tantaran'ny Malagasy Manontolo,paru en 1930, ou bien le pasteur Rabary qui se fait, dans Ny Daty Malaza, le chroniqueur presque au jour le jour du développement du protestantisme à Madagascar. Une abondante littérature d'érudition s'est donc attachée à faire l'inventaire de la civilisation malgache, sous ses aspects historiques, sociologiques, linguistiques, philosophiques, etc.

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Le mot pour la fin: l'histoire de l'écriture vue par les Shadoks

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