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L'odyssée de Tattum
22 novembre 2005

C'est la saison des letchis!

En 2004, quelques 20 000 tonnes de letchis ont été exportés en Europe (France, Pays-Bas, Italie, etc..) dès la mi-novembre, produit prisé pour les fêtes de fin d’année.
Madagascar, qui détient 90% du marché du letchi frais, est le seul pays à pouvoir proposer ce fruit pour les fêtes de fin d’année. Le letchi d’Afrique du sud est principalement commercialisé en janvier et le letchi de l’hémisphère nord entre juin et août.
La collecte
letchis, hmm!Dans la Grande Ile, l’arbre à letchis pousse sur toute la côte est. Les principaux lieux de récolte sont la région de Toamasina (Tamatave, le port principal, 75 % de la production), de Manakara (sud-est) et de Tolagnaro (Fort-Dauphin). La cueillette des fruits est réalisée par environ 30 000 paysans, qui vendent leurs garaba, paniers de letchis, aux bords des routes ou des pistes à des collecteurs. Ces derniers acheminent les letchis vers les villes d’embarquement pour les vendre à une trentaine d’exportateurs, qui trient, conditionnent et « soufrent » le litchi dans des « stations de traitement ». L’opération de soufrage permet à ce fruit délicat de se conserver quelques semaines. Interviennent ensuite les importateurs, en majorité français, qui ont achèté le kilo de letchis à environ 1,22€ en 2004, et qui affrètent des navires réfrigérés, pour un voyage entre Madagascar et l’Europe de 13 jours à un mois. Le letchi est transporté à une température comprise entre 1 et 2°C. Une infime partie des exportations est acheminée par avion. 

Saison 2005
letchiLa campagne de letchi 2005 débutera le 23 novembre.
“C’est une filière porteuse mais elle s’expose à la tentation d’une exploitation anarchique. Le ministère, les organismes d’appuis et les opérateurs économiques à tous niveaux, ont le devoir de chercher ensemble les solutions pour éviter une campagne chaotique comme les années précédentes”, souligne le ministre de l’Industrialisation, du commerce, et du développement du secteur privé, Roger Marie Rafanomezantsoa.
Dans cette optique, le ministère du Commerce a organisé à l’hôtel Génération de Toamasina, une rencontre avec toutes les entités concernées par la filière letchi avec les autorités administratives provinciales et régionales productrices de ce fruit. Tous les aspects des problèmes inhérents au commerce du letchi ont été abordés avec franchise et sans détour.

Pour être le plus savoureux possible, le letchi malgache doit être cueilli au bon moment. Tout au long de l’année, le Centre technique horticole de Toamasina (CTHT), un organisme financé par l’Union européenne, chargé d’appuyer le secteur horticole tropical malgache à l’exportation, effectue le suivi de la floraison des arbres et de la maturation du fruit et propose aux autorités une date optimale pour le début de la cueillette. A l'issue de ce contrôle et de l'entretien avec le Groupement des Exportateurs de Litchi (GEL)de Madagascar et les Organisations des Paysans, l'ouverture a été officialisée par arrêté.
Début de la cueillette à 6 heures. Strict respect du délai légal et légitime. Par ailleurs, l'Initiative à Résultat Rapide (IRR) sera appliquée en vue d’obtenir des produits de bonne qualité. Une initiative malheureusement dénigrée par certains collecteurs habitués aux mauvaises pratiques. Face à cela, les autorités promettent d’être intransigeantes sur la démarche qualité. (Source)

Souci de la qualité grâce à la traçabilité
Des letchis bien rouges, comme j'en raffole!La filière letchi est soumise à un système de traçabilité, un moyen de garantir la qualité du produit au consommateur, en enregistrant tous les processus d’activités subis par le produit, du champ jusqu’ au caddie. Les étapes à "traçer" sont notamment la plantation, la cueillette, le transport pour la collecte, la réception, le traitement par le soufre, le triage, la mise en palettes et la mise en pot du produit. Mais pour certains opérateurs, il se situe au niveau du triage de ce fruit dans le box de soufrage, ce qui explique que 8 à 10% de la production sont encore perdus après triage à chaque campagne.
Sur le terrain:
Les pieds de litchis sont déjà numérotés pour identifier chaque planteur. 4325 pieds sont actuellement recensés. Des fiches de suivi-évaluation de la floraison jusqu’à la maturation du fruit sont également remplies tout au long du cycle de production. Ce qui contribuera à détecter dès le départ, les failles et les améliorations à apporter. L’origine du produit peut être ainsi identifiable à partir des fiches planteurs. Et c’est au niveau de la réception des produits collectés que tout est informatisé. La traçabilité permet également d’effectuer l’entretien, l’analyse de l’efficacité d’un produit et le traçage de sa courbe de production. Quant au traitement par soufre pour la conservation du produit, la détermination d’un lot est de mise. Conventionnellement, le box de soufrage contenant 3 tonnes de letchis traités forme un lot.
Cette politique qualité est notamment soutenue par Faly Rasamimanana, DG de Faly export, opérateur connaissant bien le secteur, démarche que je salue et d'autant plus nécessaire que La Réunion a réussi à obtenir le Label rouge pour ses produits. L’expérience de sa société servira de modèle que le programme BAMEX entend vulgariser dans d’autres zones pour réorganiser la filière. Quant à la concurrence, cet opérateur déplore être victime de dénigrement et de sabotage par certains exportateurs étrangers sur place auprès de leurs clients internationaux. Gasy ka manja e! (source)

Les prévisions
En 2005, près de 16 000 tonnes de letchis sont prévues à l'exportation. Sur le prix à l’exportation, Yvan Razakandisa de la société Qualitimad révèle que pour cette année “le kilo du letchi malgache sur le marché international vaudra, dans le meilleur des cas, un euro. Alors que le coût de revient de la collecte au conditionnement, connaîtra une importante révision à la hausse à cause de la tendance à l’augmentation à tous les postes de production.." Je ne manquerai pas de noter le prix imposé au consommateur en grande surface!
Pour contourner ce cours plutôt bas à l’exportation, il a été suggéré:
> aux exportateurs de miser sur la qualité, qui est bien la solution d'aujourd'hui et de demain.
> d'envisager l’ouverture vers d’autres marchés que ceux de l’Europe pour échapper au diktat d’importateurs qui forment un bloc de monopole. Cette proposition a provoqué un vif débat parmi l’assistance. Ben voyons! (source)

Personnellement, il y a deux fruits que je ne consomme pas outre-île: la banane et le letchi bien de chez moi. Disons qu'une fois qu'on a goûté à la saveur d'un fruit mûri aux petits soins de Dame Nature, c'est d'un goût de supplice! En attendant, un petit punch au letchi ne se refuse pas!

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Commentaires
D
comment développer la filière litchis Malgaches
T
VDM> Merci pour ce site, les photos sont très belles, une vrai torture pour ceux qui sont loin et qui doivent se contenter de ceux trouvés en grande surface en fin d'année. :)<br /> En tout cas, je soutiens la démarche de qualité, la clé on dit souvent de demain, mais je maintiens d'aujourd'hui. Et pourquoi pas un label ou une appellation "Letchis de Madagascar"?
V
visiter www.litchismadagascar.com
T
Adam> tout est toujours perfctible. :)<br /> un complément de réponse ici:<br /> http://tattum.canalblog.com/archives/2005/05/07/485364.html
A
je trouve que c'est dommage de ne pas avoir mis sa carte d'identité bon c'est pas très grave mais quand même
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