Le surf à Madagascar
Promouvoir le tourisme autrement...
L'Air Madagascar Windsurf Challenge a eu lieu du 10 au 17 septembre dernier. Alliant la compétition à une aventure humaine, huits coureurs professionnels de différents horizons étaient au rendez-vous, figurant parmi les meilleurs windsurfers mondiaux.
Les organisateurs: Nicolas Martin (responsable de la société évènementielle Cap Alizé), Julian Schlosser (Photographe-Taka Production) et Baptiste Gossein (windsurfer professionnel).
Les sponsors sont nombreux. Le choix s'étant porté sur Madagascar, Air Madagascar développe une stratégie intéressante pour promouvoir le tourisme sur l'île, avec les retombées médiatiques qu'a cette compétition dans les salons et journaux spécialisés.
Le cadre idyllique: la compétition et le séjour se sont déroulés à Antsiranana, plus connu sous le nom de Diégo-Suarez, dans le Nord de Madagascar. Plus précisément dans la magnifique Baie des Sakalava, bordée d'îlots et de la barrière récifale, essentielle si on veut des vagues! Le tout insuflé par le varatraza (alizé de l'Océan Indien, rappellant le mistral), et ça en fait un spot idéal, tant pour les vagues que pour le freestyle.
Photos: Windsurf Challenge
Le gagnant: l'espagnol Victor Frenandez Lopez, qui nous fait part de ses impressions.
Photos: Windsurf Challenge
Source: Sobika
Pour la quatrième île du monde, quel est le rapport des Malgaches avec l'océan qui l'entoure?
Les moyens ainsi que l'état des réseaux routiers ne favorisent pas les déplacements de ceux qui vivent loin de la côte. Je n'ai pas de souvenir de la première fois où j'ai vu la mer, je me souviens juste avoir failli partir au large avec ma bouée à 3 ans. Je suis tombée dedans, si seulement je pouvais y rester! Plus tard, j'ai toujours aimé regarder la première impression d'une personne ou d'un enfant qui découvre cette immensité bleue... Car bon nombre de Malagasy n'en ont une idée qu'en photo.
J'étais même étonnée qu'à Nosy-Be, une si petite île, certains habitants ne foulent la plage proprement dit qu'une seule fois par an: à Pâques. D'ailleurs, c'était l'unique fois de ma vie que je voyais une plage bondée à Madagascar, dans la baie de Madirokely-Ambatolaoka! C'est une tradition à Pâques de venir pique-niquer sur la plage , sinon au quotidien, ils profitent de la vue de Hell-Ville (principale ville de Nosy-be), du port.
Relation de survie?
La population sur le littoral vit essentiellement des produits de la mer, les équipements et les techniques diffèrent que l'on soit sur la côte Est ou Ouest. La relation qu'ont les Vezo (une des ethnies malagasy) avec cet élément me fascine assez. Ce sont de bons navigateurs, d'excellents plongeurs. Les ressources halieutiques s'amenuisant comme sur le reste de la planète, ils plongent de plus en plus profonds, en apnée, pour trouver les langoustes par exemple. Ils restent des minutes au fond, à plus de 20m, remontent nez et oreilles en sang parfois, sans que ça leur fasse quoi que ce soit.
Relation de plaisir?
Je cherche, mais pas beaucoup d'exemples de déjà-vu. Les enfants Vezo (dans le Sud de l'île) commencent très jeunes leur initiation à la mer en construisant leurs propres maquettes de pirogues ou de bateaux. Les enfants Sakalava (Nord/Nord-Ouest) ont un rapport moins symbiotique (à mon avis) , mais aiment profiter de ce terrain de jeux. Sinon, on retrouve essentiellement les vacanciers, venant d'Antananarivo le plus souvent, qui eux ne pensent qu'à profiter du littoral et nager lorsqu'ils sont sur la côte!
Les sports nautiques ni même la plongée (uniquement pour la pêche) ne font pas vraiment partie des traditions culturelles. Toujours à Nosy-Be, une course, genre de régate de pirogues à balancier, a lieu, devinez, le lundi de Pâques! Mais très peu de surf! Madagascar est encore peu connue, pourtant elle semble présenter de bons spots:
- autour de Tuléar: au sud vers Nosy Andrea, au nord vers Morombe. Surnommé Isle of Bones dans ce témoignage d'un surfer venu en profiter.
- vers Fort-Dauphin à Lakaro
- à l'Est, du côté d' Ambila-Lemaintso. Perso, je ne m'y risquerai pas, les vagues sont certes là, mais le courant est trop fort côté Océan Indien, et les requins franchement pas si loin!
J'ai vu les premiers body-boards (mais pas de bodyboarders!) à Mahambo, ça devait être en 1997. Depuis, des jeunes passionnés (que je connais du lycée en plus!) s'y sont installés et proposent des séjours, des circuits surfs dans l'île. Voir leur site.
Photos prises à Madagascar: Lance Slabbert
Tant de choses à développer et promouvoir là-bas, parfois, je me demande ce que je fais si loin, dans une vie et activité parallèle!