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L'odyssée de Tattum
14 juin 2005

Antananarivo, ma ville

Antananarivo, ou francisé Tananarive ou Tana, capitale de Madagascar. Au XVIIè, ses premiers occupants furent chassés par le Roi ANDRIANJAKA (1610 - 1630). Sur la plus haute colline de la région, il fit construire sa résidence, surveillée par 1.000 guerriers. D'où le nom d'Antananarivo qui signifie " la cité des mille". Elle est bâtie sur les collines qui donnent son relief à la vaste plaine de Betsimitatatra, à 1400m d'altitude.
Lauréat pour le Metropolis Award 2005 (voir mon article dessus), Antananarivo ne brille par contre pas pour sa deuxième place de la ville la plus polluée, après Mexico. Si on se réfère au tunnel Garbit, reliant l'avenue de l'Indépendance au lac Anosy, c'est effectivement étouffant, mais ça ne reflète tout de même pas toute la ville.

Scènes de vie:
ZébusLa journée commence très tôt, 4h du matin, le soleil va bientôt se lever. Et déjà les charettes tirées par des zébus traversent la ville direction les marchés, ou encore des pousse-pousse en mauvais état, remplis à craquer, ou parfois à dos d'homme.
Des vendeurs ambulants, très jeunes en général, présents dans le centre ville, portant gadgets électroniques souvent d’origine chinoise, des journaux, des paquets de cigarettes ou encore de l’artisanat malgache, qui vous accostent à chaque carrefour, à chaque arrêt.
Les gargottes sont déjà ouvertes, du riz au petit-déj, ou encore du mofo gasy-café.
AntananarivoLe jour se lève, illumine les crêtes des collines, les rizières, les façades ocre-rouge des étroites maisons en brique latérite, les Tananariviens.
Bientôt, la circulation sera difficile dans les routes plutôt étroites, à toute heure de la journée et où que l’on soit ! Une copine qui a visité Madagascar m'a dit une fois: "la circulation y est incroyable! Mais une fois que tu sais conduire à Tana, tu sais conduire dans le monde entier!". Pas de feux tricolores, à défaut de clignotant parfois, la main sortie par la fenêtre en fait office, au niveau des carrefours c'est la loi du plus rapide, et du meilleur freinage parfois, etc... Il faut le dire, la circulation est assez chaotique, d'autant que le parc automobile de la ville a explosé ces dernières années. Les bouchons sont pour beaucoup la cause de la pollution due aux rejets des pots d’échappement. Les bus ne font plus partie du cadre, remplacés par les nombreux taxi-be, mini-bus remplis comme des boîtes à sardines qui desservent les quatre coins de la capitale.
Les femmes qui viennent chercher de l'eau à la pompe publique et chargent leur seau d'eau sur la tête, posé sur un ruban. Parfaite maîtrise du sens de l'équilibre, l'eau clapotant faisant! Ou encore portant des briques, jusqu'à une dizaine parfois, ou des sobika (paniers tressés) remplis de tout un tas de choses. Je n'y suis jamais arrivée, ceci dit en passant!
zomaLe vendredi, c'est jour de marché. Donc, zoma, mot d'origine arabe, signifie à la fois vendredi et marché! Du moins, à Tana, car le jour varie en fonction des villes, à chacun son tsena (marché). Le zoma d'hier fût le plus grand marché à ciel ouvert du monde, protégé par de grands parasols octogonaux couleur ivoire, l'image qu'on a du zoma. Aujourd'hui, par mesure d'organisation, d'assainissement et d'urbanisation, il a été fragmenté à différents endroits structurés de la ville, par thème: le marché aux fleurs, aux tissus et habillement, fruits et légumes, artisanat, plantes médicinales, etc...On trouve de tout et tout se marchande!

FaravohitraVille rouge de ses briques apparentes, avec ses escaliers, ses rues réservant nids de poule et fondrières par-ci par-là, qui grimpent et redescendent, au style asiatique sans être exotique, Antananarivo est aux antipodes d'une capitale bétonnée. La ville au coeur triste disent certains. C'est une capitale à la campagne, sorti du centre, des quartiers populaires, on se retrouve rapidement entouré de rizières ou des collines. Mais comme toutes les capitales, une concentration de la population plus importante est synonyme, certes de développement en terme administratif, commercial (on trouve de tout),culturel, mais également de promiscuité, des contrastes sociales accentuées et les conséquences qui en découlent. Antananarivo compte aujourd'hui environ le dixième de la population, soit plus d'un million et demi d'habitants.
TanaVille de contrastes donc, entre les voitures dernier cri ou les imposants 4X4 (quand vous voyez la pub en Europe, des premiers modèles rouleront dans un mois sur les routes malgaches) et les charrettes bringuebanlantes tirées par des zébus. De belles villas et les bidonvilles présentés dans un guide touristique comme frôlant l'obésité, l'obscénité.
La pauvreté et la mendicité sont ici une réalité, davantage affichée que nulle part ailleurs dans l'île. Les scènes des enfants mendiants ou de fouilles des poubelles choquent assurément, affligeantes.

Elle déconcerte, et peut mettre mal à l'aise, notamment pour les touristes qui préfèrent quitter rapidement Tana, "l'Occident qui vient voir mais ne s'attarde pas". Pourtant, elle a son charme aussi.

Lieux sympas :
Rova- le Rova : Résidence des rois et reines de la dynastie des Merina. Hélas, le «palais de la Reine» comme on l’appelle à Antananarivo a été incendié en 1995. L’origine de cet incendie reste obscure, et les travaux de reconstruction d’un tel patrimoine perdurent. Symbole de la puissance royale, un aigle (voromahery) se dresse au sommet du portail, à l’entrée du rova.
MahitsielafanjakaLa nécropole des souverains et leurs imposants tombeaux se trouve sur la gauche. Y étaient réunis d’un côté les souverains et de l’autre les souveraines qui régnèrent avant et après Andrianampoinimerina. Du bâtiment central, le Palais de la Reine ou Manjakamiadana, ne reste que l’imposante structure de pierre de trois étages à arcades. Derrière, se trouve la maison royale d’Andrianampoinimerina, appelée Mahitsielafanjaka, récemment reconstruite, mais l’originale datait de 1796.
- Le quartier d'Andohalo, sur le chemin du Rova, constitue un parcours de promenade agréable. Quartier résidentielle et paisible, aux ruelles pavées, ancien coeur de la cité, avec sa jolie place à l’ombre des jacarandas, offrant une magnifique vue de la capitale dans toute son étendue. La montée des escaliers reliant le quartier de Mahamasina où se trouve le stade, à Andohalo est plutôt sportive ! Mais l’ascension en vaut la chandelle ! Non loin, le quartier de Faravohitra, avec beaucoup d'églises.
- Le quartier d'Antaninarenina, où se situe l'hôtel Colbert devient le quartier des affaires. Banques, bureaux, administrations, s'ordonnent autour.
- Le parc zoologique de Tsimbazaza : promenade agréable dans ce parc spacieux et verdoyant. On s’attend à y voir…Les très sympathiques lémuriens bien sûr, les caméléons aussi ; enfin, la plupart des espèces malgaches y sont présentes. Mais bon, on n’a pas pour autant visité toute l’île en sortant de là. Un musée présente une collection d’animaux, dont le squelette de l’aepyornis, le fameux oiseau-éléphant.
avenue de l'Independance- l’avenue de l’Indépendance et Analakely: Analakely, anciennement marécages et rizières, abritait  une grande partie du Zoma. L’avenue de l’Indépendance, larges routes bordées de vastes parkings, est aujourd'hui un lieu de rencontre privilégié pour les jeunes et moins jeunes de la capitale. Il fait bon de s’y retrouver, d’y discuter, de jouer.
- le marché d’Andravoahangy: est le marché artisanal d’Antananarivo. L’accès est un peu difficile, de par la circulation, et les bouchons, mais en faufilant bien… Ce marché est un des endroits où il faut se rendre pour dénicher les œuvres de divers artisans. On trouve de tout : minerai, sculptures en bois nobles, boîtes en bois marqueté, vannerie, natte, ceintures en croco ou serpent, sacs et paniers, nappes et chemisiers brodés. Tout cela tout en couleurs !
lac_anosy2- le lac Anosy: au centre de la ville, une bouffée de verdure et un plan d’eau. Bon, longtemps étouffé par les jacinthes d’eau, aujourd’hui mieux entretenu. Berges bordées de jacarandas, en fleur à la fin de l’année, couvertes d’un tapis mauve violacé. Non loin se trouve le marché aux fleurs. Là aussi, tout en couleur, et on n’a que l’embarras du choix pour composer un joli bouquet à un prix raisonnable : roses, glaïeuls, orchidées, hibiscus.

Clins d’oeil
:
- Le quartier d'Ampahibe : mon ancien quartier au Nord-Ouest de la ville, où j'ai grandi.
- L’observatoire à l'université d'Ankatso : allez-y, si vous en avez l’occasion. Il faut prendre rendez-vous pour une observation par une belle nuit… sans lune ! C’est un vieil observatoire, mais qui fonctionne toujours. Il est surtout connu par des chercheurs qui viennent d 'un peu partout. La séance est accompagnée d’intéressantes explications, et on en sort des étoiles plein la tête !
- Tana by night : Tana compte de bonnes adresses pour sortir une fois le soleil couché. Certaines ont changé x fois de noms depuis, notamment les boîtes de nuit. Tout plein de souvenirs!
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Commentaires
T
> Jad: ct difficile de faire plus court! ;-)<br /> <br /> > Daiko: Tonga soa. Et le Papillon ne l'est plus,et le reste, le Bus, l'Amnésia, etc, je ne sais plus.ça évolue si vite!je ne connais pas l'Indra. :-)
D
Mais le Caveau restera toujours le Caveau et l'Indra restera toujours l'Indra
J
Pfff ... je lirai tout ça à tête plus reposée :-)
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