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L'odyssée de Tattum

28 janvier 2011

Du point F au point G, en carosse

Si tu sais conduire à Antananarivo, tu sauras conduire partout dans le monde...

m'avait-on dit un jour...

J'ai appris à conduire dans ma ville natale. Est-ce le cas? Je ne saurais le dire... Toujours est-il que conduire dans une situation d'anarchie développe de bons réflexes. Comme parfaitement connaître le gabarit de sa voiture, être tout le temps vigilant pour éviter un nid de poule, une dalle qui manque, ne pas écraser les passants ou les vendeurs installés à même la chaussée, les démarrages en côte sans reculer d'un centimètre, etc... Passer un carrefour à Antananarivo m'a toujours marquée, un rapport de force s'impose souvent. Pas de feux ni rond-point, quid de la priorité à droite ou de la courtoisie au volant? C'est plutôt à celui qui en a une plus grosse certes, mais aussi à celui qui rentre dans l'épicentre critique avec le plus d'assurance.
Cela peut servir dans d'autres capitales où la courtoisie s'accompagne aussi de nerveux coups de klaxon, de mots doux et de majeur en l'air.

Depuis quelques années, je laisse volontiers le volant à qui veut, lasse des interminables bouchons et de devoir galérer pour trouver une place de stationnement. Trois solutions se présentent: à pied, en taxi-be (ou bus) ou en taxi.
Je favorise volontiers la marche une fois en centre-ville. On sait au moins quand on part et quand on arrive, mis à part la pollution. Ce n'est pas toujours le cas en taxi-be... Habitant dans un quartier excentré au nord-est d'Antananarivo, il m'arrive de prendre le bus version locale. Mais j'ai compris que je ne peux le faire que lorsque je n'ai pas d'impératif, pas de rendez-vous dans les au moins deux heures (alors que je mets 20 à 30 min en voiture, 45 min les jours noirs), et quand j'ai beaucoup, beaucoup²² de temps à perdre...

Antananarivo

En taxi-be

Partant du terminus, je choisis la plupart du temps une des deux places à côté du chauffeur. On y est tranquille, pas obligée de se lever 10 fois pour laisser entrer ou sortir les autres passagers. Mais plus d'une fois, cela énerve aussi, quand on voit le chauffeur prendre tout son temps, scrutant le moindre piéton pour remplir son taxi-be, même (surtout!) en dehors des arrêts bus. C'est d'une telle lenteur que certains ne passent jamais la troisième vitesse! La fois où ça a battu tous les records, j'ai fini par ironiser le chauffeur s'il pensait qu'on pourrait arriver avant 17h à Tsaralalana, terminus de la ligne. Il était 11h00, à Ankerana et on venait de parcourir 2km en 30min... Ce jour-là, j'étais en retard d'une heure à mon rendez-vous...

En taxi

Lorsque la marche n'est pas envisageable, c'est devenu mon mode de déplacement privilégié.
Pour cela, j'ai un taxi attitré. C'est-à-dire que je lui passe un coup de fil, s'il est dispo, je lui indique où venir me chercher et je me déplace ainsi. Tantôt il est avec moi toute la journée, tantôt juste pour l'aller et/ou retour à la maison.
Il est en quelque sorte mon chauffeur, à cela près que si je me rends quelque part, et que j'y reste une heure, voire plus, il part assurer d'autres courses au lieu de rester là oisif à attendre sous un soleil d'aplomb. Et je ne le considère pas comme une personne complètement transparente ou dont je ne vais pas me souvenir du visage, juste chargée de m'emmener d'un point F à un point G.
C'est avantageux pour les deux partis. Perso, je maîtrise davantage mon temps, il me laisse précisément là où je veux et les trajets se font dans la bonne humeur car il est bavard et drôle. Par ailleurs, ça ne me revient pas plus cher que le carburant que je devrais mettre si je conduisais moi-même. Lui est tranquille pour ramener de l'argent à la maison avec le nombre de courses que je lui assure, dont certaines le changent de son train-train quotidien.

Transports

Il s'appelle Rivo, on a le même âge. Son taxi ne lui appartient pas, il le loue à son patron et s'en occupe plutôt bien, ayant conscience qu'il a tout à gagner à prendre soin de son outil de travail. Marié, avec deux enfants, il aime la technologie en bon Malagasy qui se respecte, les fringues, le rap et le R'n'B. Le samedi, il arrive qu'il emmène sa famille lors de nos courses, tout fier de me les présenter.
Il est curieux des moeurs et culture d'ailleurs, sans jamais être envieux ni complexé. C'est ce qui me plaît bien d'ailleurs, un type bien dans sa peau. Il est parfois d'une grande naïveté à faire sourire et je me dis que je devais être ainsi avant de devoir me forger sur certains aspects de la vie...

Mais ce qui m'amuse le plus: le regard inquisiteur de certain(e)s, lorgnant à la sortie d'évènements culturels devenant injustement une soirée mondaine, dans quelle voiture je vais rentrer; je monte dans la superbe R5 de Rivo, avec un beau pied de nez. :) Une voiture, braves gens, ce n'est autre que de la tôle sur 4 roues...

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10 janvier 2011

Sur la route de 2011

Power in the skies.

... Souhaitons-nous une bonne année, où s'invitera le meilleur allié qu'est la santé, et qu'elle nous distille petites joies, belles surprises, humbles réalisations et bonheurs durables.

2010, une année mouvementée, forte en émotions, qui a ouvert la voie. Je n'ai pas encore définie laquelle (!), mais elle est ouverte, c'est certain...
2010, l'histoire d'une victoire d'un pot de terre contre un pot de fer.
2010, la réalisation d'un road trip, un vrai, à l'aventure, 4000 km à traverser 4 pays. Et l' appareil photo qui lâche à ce moment-là, évidemment!
2010, la sensation unique de se baigner dans une mer intérieure, une première.
2010, la lumière à l'aube lors d'un bivouac en pleine nature.

2011, blogging :D mais je n'ose me définir d'objectif de fréquence!
2011, voyages, voyages, à commencer par Madagascar, dont je suis trop déconnectée ces dernières semaines... Et pourquoi pas envisager un voyage spirituel ou d'écovolontariat?
2011, moins de blabla, plus de réalisations personnelles et communautaires.
2011, l'année de... hmm... l'hédonisme :)
Et dans le continuum du virage entamé, vivre léger.

18 novembre 2010

L'herbe est verte partout

Ces derniers mois, je pourrais résumer ma vie à découvrir jusqu'à pousser les limites de l'impensable, et à reculer devant le changement tant recherché. C'est pourtant simple...
Des personnes m'ont marquée, des phrases résonnent encore, des a priori sont tombés, des doutes sont semés, des regards se croisent, des curiosités s'attisent, des paysages m'ont transportée et des atmosphères  m'ont inspirée. Dans tous les cas, mon horizon s'est élargi. Normal, comme dirait une amie, l'herbe est verte partout.

Lunar world

La Ma tendance actuelle consiste à me délester de la drogue du consumérisme, à vivre léger, sourd à la propagande, et à s'affranchir du joug de la peur, qui semble être l'unique poumon de la société dans laquelle je vis, et finalement de celle dont je viens. Bref, même dans un sentiment d'étouffement, avec ou sans feux de brousse, je me dis que l'herbe est tout de même verte, un verre à moitié plein à la main. A la vôtre!

Ca aide à voir et apprécier l'essentiel. Un jour, quelqu'un m'a dit (sans la guitare): "Je ne juge pas les gens, de peur d'être moi-même jugé." Je le regarde alors. La probabilité que je me retrouve là à entendre cette phrase aurait pu être nulle. Ca aura été une belle leçon - bien qu'encore inachevée -, en ce sens où j'ai ouvert les yeux et j'ai fini par apprécier le présent, l'ici et maintenant. Where the grass is green and the girls are pretty. Isn't it?

Pourquoi ne l'ai-je pas réalisé plus tôt? J'habite pourtant dans une région parmi les plus vertes du pays, la Franche-Comté étant la deuxième région la plus boisée de France avec ses 705 000 Ha de forêt. Il y a deux ans encore, elle me donnait le blues d'ailleurs. Composée de quatre départements, hormis celui du Jura, le reste de la région reste méconnu, à tort...

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                Source: Wikitravel                                   Source: Wikimedia

IMGP3405Elle est idéale pour les amoureux de la forêt, de la montagne et de l'eau. Ici, la nature est mère et maîtresse. Il faut dire que si on ne s'en sent pas proche, elle peut apparaître comme dépourvue d'intérêt pour un pur citadin ou celui en quête de frénésie consommatrice. Dans cette partie du globe, vous n'êtes pas gêné par la foule, à vous l'exclusivité de la cascade où vous vous prélassez, dans les bois, vous n'entendez que le bruissement de vos pas et la faune discrète qui vous entoure. P1000468Les habitants ne roulent pas toujours sur l'or, mais ils sont d'une simplicité attachante, accueillants, dynamiques et ouverts d'esprit. Souriants également, ce qui changent de leurs voisins juste au nord. Le sourire, un luxe...

IMGP3215Je ne trouve pas les mots (ni la concentration) pour en dresser un portrait publicitaire à faire pâlir d'envie de venir, je dirais juste: il faut prendre le temps de la visiter, de dépasser les a priori qui fait d'elle une région de passage, Dame Nature ne se découvre pas en un jour, à celui qui prend la peine et le temps, elle vous satisfait jusqu'au centuple. Certains diraient "rural", certes, mais "nature" avant tout.
IMGP3416En à peine vingt minutes, je peux me poser auprès d'un torrent à moyenne altitude, faire une randonnée d'une heure le long d'un sentier de cascades, piquer une tête dans un lac artificiel (re)devenu sauvage et magnifique, ramasser des champignons après initiation par un local, cueillir des myrtilles, bivouaquer à la belle étoile sur un énorme rocher avec un panorama splendide sur la région, vivre la magie de la quiétude ambiante au milieu d'une tourbière, etc... Et bientôt, la même chose mais en ski ou en raquettes.

En fait, à bien des égards, cette région me rappelle Madagascar. Mots-clés: nature, vastes étendues, sourires, hospitalité, modestie... Où les plus beaux paysages encore méconnus se méritent pour peu qu'on se donne l'envie et l'effort.

J'ai commencé ce post avant le référendum pour une nouvelle constitution pour mieux plonger le pays dans les abysses, et de la tentative de putsch dont on ne sait pas grand-chose finalement si ce n'est avoir réussi à attirer l'attention sur le pays.
Je pourrais faire l'effet d'un cheveu dans une soupe déjà bien amère, mais la vie continue, et selon l'angle où on veut l'aborder, l'herbe reste verte partout... Je peux me tromper, ceci dit ce n'est pas tant une question d'avoir raison ou tort, juste une question de temps et de refuser l'établi en élargissant continuellement son horizon.

La Franche-Comté: carte d'identité | en photos

Playlist inspiratrice pour achever l'article: l'album Serpentine (Okou)

17 novembre 2010

Antananarivo, ma ville

Suite de mon article sur ma ville. Je m'y suis donc promenée, à pied, en taxi, en voiture. Illustrations:

Renivohitra

Mondialisation

Sous le soleil des tropiques...

Ressource vitale

Au coeur d'Antananarivo

Et plus encore...

5 mai 2010

Meeting at AM 6.0 *

Voici comment nous pourrons résumer l'ambiance de la 6ème édition de la rencontre des bloggers malagasy à Antananarivo:

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Etaient présents à la soirée festive: Avylavitra, Candy, Jentilisa, Rija, Njo, Venant (sociologue s'intéressant à la blogosphère et futur blogger), Ariniaina, DadAndry, Kya Rafun, Besorongola, Mitiyu, Barijaona, Naritsimba, Betty Boop (la geekette de nombreux portails malagasy) et moi-même. Ceux qui avaient prévu de venir mais qui n'ont pas pu nous ont manqué, c'est partie remise!

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La première partie s'est tenue dans le cadre sympathique du Chillout Café à Ambondrona. D'abord sérieux. Jentilisa et Avylavitra  vont nous représenter au sommet de Global Voices qui se tient au Chili cette année. La contribution de la blogosphère malagasy est sollicitée pour des posts, in english please de préférence, sur une série de thèmes qui y seront abordés. C'est vraiment une bonne nouvelle pour ces bloggers méritants, assidus et passionnés depuis des années, sans jamais chercher à rôtir sous les feux des projecteurs. Voici comment on aime être représenté.
Il ne leur reste plus qu'à apprendre les bases de politesse en chillois espagnol "Repeat after me: ¿Cómo se dice...?", à ne pas rater leur correspondance à CDG, à prendre plein de photos (sans aucun doute), et Mada represent, wesh, wesh!

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Vous l'aurez compris, la suite de la rencontre se fera dans la bonne humeur taquine. Les bloggers forment au fur et à mesure des années un cercle, qui demeure encore restreint, et où tout le monde finit par se connaître. Même si certains ne se voient qu'annuellement, bien qu'habitant à Antananarivo. :) Aussi est-ce toujours un grand plaisir de faire la connaissance IRL de nouveaux bloggers qu'on lit pourtant depuis longtemps. Et j'ai nommé Njo l'artiste-écrivain, qui vient de mettre en ligne son nouveau blog.

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La nouveauté cette année a été de disposer d'un portable connecté, permettant à ces ladies and gentlemen de ne pas quitter Facebook une seconde. Bon, les téléphones auraient suffi me direz-vous, mais on reconnaît bien un blogger à son laptop. : ) Pas de live-tweeting donc, mais du live-FBing voyeuring-statusing-commenting-liking. Faut bien vivre avec son temps!
De quoi avons-nous parlé? De sujets de prédilection des bloggers tout en évitant toute prise de tête. A vrai dire, tout le monde parlait dans tous les sens en changeant régulièrement de place, ce qui rendait l'ambiance animée. A mon niveau, j'ai surtout retenu le sommet de Global Voices donc, les propositions d'amélioration de Malag@sy Miray (ça vient...), de rassurer qu'avant de se taquiner ainsi, les bloggers étaient tous plus réservés lors de leur première rencontre IRL, des perspectives pour le projet Telomiova, et, et... de la suite de la soirée! 

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Nous avons traversé toute l'avenue de l'Indépendance à Analakely (où d'autre sinon?!) à pied avec moultes pauses photos dans les rues de Tana by night, avant de nous poser dans un restaurant à Ambodifilao. Avec un karaoké! Personnellement, je m'en serais bien passée, mais tant pis, je n'ai pas pour habitude de faire la difficile en soirée festive. :)
Contre mauvaise fortune bon coeur:
On ne pouvait pas s'installer à la jolie terrasse extérieure pour ne pas couper dans leur élan les clients des chambres de passe à l'arrière du restaurant; les plats n'étaient franchement pas bon, entre un steack d'abord trop saignant avant de devenir une véritable semelle de kapa-pneu, ou des misaos spéciaux ou plutôt de l'huile au misao, spécial; le karaoké à table, rien de plus glamour que de chanter à tue-tête "On va s'aimer", "We are the world" ou "Redemption song", la bouche pleine bien sûr!
Mais alors, il y avait une ambiance d'enfer! La bouteille de Lazan'i Betsileo a dû y être pour quelque chose, car à défaut d'être rassasiés de plats gastronomiques, on a été gavé de rires! Et de vin bien de chez nous, qui ma foi, se défendait bien!

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Suite du programme... Ce n'était pas les propositions qui manquaient ce soir-là, mais, mais... la démocratie du "kara? ok..." a encore gagné! Et voici la bande de gais lurons au Happy Zone au milieu de look bizarres baptisés chiwawa ou nuisette par ces damoizelles. Leur slogan parle de lui-même: "If you wanna happy, come to Happy Zone". Clair, non? Nous avons bien bu, nous sommes déhanchés, notamment Besorongola qui danse allègrement bien le reggae, tandis que Betty Boop et Kya Rafun ont électrisé la salle en chantant Kennedy Rose ou un autre morceau que j'ai oublié... Le serveur quant à lui nous a fait une interprétation en espagnol ou en portugais. Dépaysant... Il y en a bien eu pour tous les goûts des wanna happy!

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Toujours est-il qu'à 5h du matin, alors que le jour perçait et que les poteaux s'éteignaient, Kya, Rija, Mitiyu et moi-même, les quatre rescapés de l'aube, commandions nos derniers cocktails au Mojo Bar. Normal qu'un mojito à l'aube ait un peu de mal à passer, n'est-ce pas?

Au milieu des sujets graves ou engagés abordés par de nombreux bloggers, il est aussi bon de vivre le blogging de manière festive pour ne pas dire bon enfant comme lors de cette édition. Et de donner envie de se rencontrer plus souvent IRL. Le 6.1 est déjà passé, le 6.2  version barbecue (plus explicite que BBQ! :D) est en gestation, à vos agendas!

En tout cas, merci à toutes et à tous pour ces moments partagés, pour vos doigts connectés à un amas de neurones pianotant sur votre clavier, pour votre plume quoi, votre bonne humeur. Et pour cette communauté où il est bon de voir qu'à Madagascar, il reste possible d'agir sans que ce soit pour l'argent.

* Antananarivo Miblaogy 6.0 + private joke :)

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13 avril 2010

Antananarivo miblaogy 6.0

Il se sera passé très peu de posts sur ce blog entre celui-ci et la dernière édition en date. :)

Amis bloggers, tiens si on se donnait rendez-vous lors d'une nouvelle rencontre des bloggers malagasy et à Madagascar, en voie de devenir un rituel IRL? :)

La proposition est lancée, à vos avis!
Date: vendredi 16 avril à partir de 18h30
Lieu: Chillout café, Ambondrona

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Crédit photo: M-C  sous Creative Commons license

Si vous connaissez le concept, il ne vous reste plus qu'à venir. Sinon, venez quand même, passer un moment convivial autour d'un verre, à palabrer sur des sujets divers et variés sans prise de tête ni ego surdimensionné. :)

Contact: une vraie voix vous répond toujours au 032 04 107 12.

12 avril 2010

Antananarivo, capitale de mon île tropicale

Comme dit le dicton, à quelque chose malheur est bon. 23h de retard du vol de la compagnie nationale (post à venir) m'aura au moins permis de discuter avec une bonne moitié des passagers. Dans mon malheur, j'ai même eu de la "chance", d'autres ont tout simplement vu leur vol annulé quelques jours plus tard.
Pour beaucoup, Antananarivo ne représente qu'une escale, la destination finale étant une ville en province (Toliara, Nosy-Be, Antsiranana, etc...) ou les îles voisines (Maurice). 23h de retard signifie rater sa correspondance et patienter pour la suivante, en croisant les doigts que ça ne sera pas pour la semaine des quatre jeudis. Et de lire la panique, le désarroi, l'inquiétude, le dégoût (?) dans les yeux de ces malchanceux de devoir rester quelques heures ou une journée à Antananarivo.

En prenant mon mal en patience, je cherche à comprendre les raisons de ce rejet. "Insécurité", "pollution", "je ne suis pas véhiculé", "insécurité", "sale", "ne pas pouvoir faire 100m à pied mais toujours en taxi", "pas de guide", "pas de circuit proposé par mon agence de voyages", "insécurité"²²²²²²....

Et de finir par me poser la question:
Eux: " Et toi, tu viens d'où?"
Moi (sentiment mitigé entre fière, vexée et compatissante): "Antananarivo".
Eux (gênés): "Aahhh...."
Moi (allez, un brin ironique): "Et je le vis bien! Mais je comprends votre appréhension..."

Je comprends, oui et non. A peine arrivée, tard le soir, les propres miens m'ont en effet dépeinte un tel tableau de ma ville alors quasi déserte. Il ne semble pas conseillé de traîner dehors une fois la nuit tombée. Il est vrai que plusieurs faits divers alimentent cette insécurité réelle, où l'on peut se faire poignarder pour 10 000 Ariary, d'autant que l'on note une régression visible et palpable au quotidien des habitants. A commencer par revoir un nombre croissant de personnes de nouveau pieds nus. Mais en prenant un minimum de précautions comme on le ferait dans n'importe quelle autre capitale du monde, cela ne devrait pas être aussi handicapant au point de s'arrêter de respirer! Esprit de contradiction dirait-on, en une semaine, je suis rentrée tard quatre fois. Entendons par tard entre 21h et 1h du matin. Mais je ne conjure aucun sort...

Et de regretter le manque d'information et d'offres pour ces touristes afin de leur donner un minimum envie de visiter, ne serait-ce que le temps de 48h, la capitale du pays dont certains rêvent depuis tout petits. Par moment, je regrettais de disposer de peu de temps pour moi-même et les miens. Autrement, dans ma vexation, j'aurais bien emmené les plus sympathiques de ces passagers (ils l'étaient tous!) visiter Antananarivo le temps d'une journée, et faire en sorte de leur prouver le contraire par l'exemple. Ma ville n'est certes pas au bord d'une mer turquoise bordée de cocotiers, parfait cliché de l'île tropicale qu'elle est, et je ne les emmènerais pas découvrir des lémuriens en dehors de leur milieu naturel, mais il y a beaucoup à découvrir tant au niveau historique, culturel, artisanal, mode de vie. Sans oublier de finir par prendre un pot, selon que l'on veuille un cadre typiquement malagasy (tant qu'à faire!), européen (nombreux bars récemment ouverts au cadre franchement réussi), branché ou exotique. Il n'y a que l'embarras du choix!

IMG_4929L'avantage de partager, c'est que souvent, nous apprenons nous-mêmes. C'est ainsi qu'après un tournage avec notre blogger réalisateur  préféré, j'ai découvert que l'on peut boire du coco comme si on était au Bazar Be à Toamasina, à ce détail près qu'on est en plein coeur d'Antananarivo, sur l'esplanade d'Analakely! J'ai bien dû y passer des dizaines de fois, souvent pour regarder les expositions de tableaux qui s'y tiennent, ou tout simplement pour me rendre aux pavillons juste derrière, mais je n'avais jamais remarqué ce stand de cocos.

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J'ai ainsi pris le meilleur pot de ma vie à Madagascar dans un cadre à la fois familier et atypique (en ce qui me concerne en tout cas), en remerciant les bloggueurs qui me l'ont fait découvrir. Et le comble, un vazaha est venu nous photographier, car ça sera bien la première fois qu'un inconnu me shoote dans mon milieu naturel. :)

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Avec les amis bloggers - Analakely - Antananarivo

Le sujet mérite qu'on s'y étende en long, en large et en travers, et j'y reviendrai. J'espère juste avoir le temps de me promener à pied le temps d'une demi-journée dans la capitale et de préparer une galerie photos. D'autres seront plus efficaces que moi pour relayer auprès des professionnels la nécessité de proposer des offres touristiques à tous ces voyageurs qui méritent de découvrir notre ville. Enfin, un bon exemple à suivre: il existe à New-York une association d'habitants la connaissant sur le bout des doigts, et qui se proposent de vous faire visiter leur ville selon vos envies et centres d'intérêt. To be continued.

6 avril 2010

Passager du vol MD 051, un week-end de galère

Quel voyageur n'a pas déjà rencontré des imprévus dans ses périples? Roland Dorgelès disait:

Le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain.

La différence entre vivre et subir ce que je partage avec cette citation m'amène à exprimer ma profonde indignation.

Il existe 4 compagnies aériennes qui relient la France à Madagascar: la première au service à bord vraiment ignoble et bien que mesurant moins d'1,60m, vous avez l'impression de vous encastrer la tête dans la tablette tout au long du voyage; la seconde pour ses vols peu fréquents et avec escale ainsi qu'un service après-vente trop rigide en cas de péripéties pour des raisons indépendantes de votre fait, telle que la météo; la troisième pour ses tarifs généralement plus élevées mais on l'accorde, justifiant un confort meilleur; et la quatrième parce que quitte à payer, trop cher dans tous les cas, autant avoir un esprit patriotique.
Parmi tous les vols effectués entre Paris et Antananarivo, un m'a particulièrement marquée. Enfin deux... L'aller et le retour du même voyage...
1. Parce que ça a été une succession de galères très mal gérées: il est regrettable que l'incompétence suprême de quelques-uns viennent entâcher l'image de toute une compagnie où travaillent pourtant des personnes très professionnelles et compétentes, parmi lesquelles soit dit en passant, figurent des amies proches ainsi que de la famille. Mais elles doivent me connaître suffisamment pour savoir que ce que je dénonce vise avant tout à faire avancer voler haut le schmilblick.

2. Parce qu'à quelque chose, malheur est bon. Cela m'a permis de faire la connaissance d'un certain nombre de voyageurs et de compagnons d'infortune, ce dont je suis éternellement reconnaissante, tant je suis tombée sur des gens bien.

3. Parce que j'ai appris des réflexes supplémentaires de voyageurs tels que toujours garder une mini trousse de toilette dans son bagage à main, avec une mini brosse à dent, un mini dentifrice, un mini peigne, des mini habits (enfin entiers tout de même) de rechange, pour en faire un véritable kit de survie. Cela est toujours utile si le voyage se prolonge d'une ou plusieurs nuits, en cas de retard du vol pour raison ultra technique.

4. Parce que j'ai failli bénéficier de quatre semaines de vacances supplémentaires pour raison indépendante de ma volonté. Oui mais voilà, comme une grosse gourde, je n'ai pas osé, et ai choisi L' autre solution, celle dictée par la raison et la conscience!! La prochaine fois, je signe pour moins d'état d'âme!

5. Parce que j'ai réalisé combien la nature nous a remis en face de notre arrogance à vouloir tout maîtriser. Une éruption et la planète se bloque...

6. Parce que je me suis fait de nouveaux amis qui m'ont fait aimer ma région d'adoption-forcée-pour-raisons-professionnelles. Et ça, il faut le vivre pour le comprendre: c'est PRECIEUX!

Mais pour revenir à mes galères...

Partir
02 avril - Paris CGD - Départ prévu à 16h, au terminal 2A.
La journée avait pourtant bien commencé. Très tôt, debout à 4h30 du matin, pour prendre un train de ma ville perdue dans la Sibérie française, direction Paris. Le temps de récupérer un bagage confié par une amie pour une bonne cause, de me rendre à l'aéroport CDG, de déjeûner et discuter avec ceux qui n'auront pas la chance de faire partie du voyage, et me voici dans la file d'attente pour enregistrer mes bagages. Je suis tombée sur une hôtesse très souriante et sympathique, qui a été clémente avec mes quelques milliers de grammes excédents.
15h: j'entre en sous-douane sans encombre, ayant le sentiment de passer au travers d'une passoire ou alors tel un fantôme, enfin, totalement invisible. Direction porte 38, à l'extrémité du terminal. Le tableau d'affichage indique un embarquement à 15h15. J'en profite pour envoyer un sms à mes proches: "Arrivée sans encombre, pas d'emmerde avec l'excédent, embarquement dans un quart d'heure". Moralité: ne jamais mettre la charrue avant les zébus... Ce qui aurait pu être le manque de ponctualité qui colle à la peau des Malagasy va en fait finir en une interminable attente. Miandry fa gasy e!

15H45: une hôtesse de ADP (Aéroports de Paris) annonce un retard du vol pour cause de problème technique. L'équipage de bord patiente dans un coin, comme le reste des passagers.
16h30: la même hôtesse confirme un retard de 2h30, en raison d'un problème technique au niveau des sanitaires de l'avion.
Difficile de ne pas sourire sur un tel délai pour des histoires de toilettes. Il est certain qu'aucune compagnie ne se risquerait à transformer son appareil en Tchernobyl, avec à son bord 160 passagers privés de toilettes durant 11h de vol. L'imprévu est tout d'abord pris avec philosophie, quitte à partir, autant le faire dans de bonnes conditions. L'équipage de bord a quitté la salle d'embarquement, plus aucun personnel d'Air Home en vue. Mais où est donc passé ornicar le chef d'escale? Il paraît qu'il est à bord de l'avion. Son rôle ne devrait-il pas de superviser au niveau du guichet d'embarquement?
18h: une collation composée d'un sandwich insipide ainsi qu'une boisson est proposée aux voyageurs. Toujours aucun personnel d'Air Home en vue.

Battre de l'aile
18h30: Une dame d'un certain âge fait un malaise, s'affaissant sur l'épaule de son mari qui l'accompagne. Je l'avais vu arriver en fauteuil roulant quelques heures auparavant. En quelques secondes, plusieurs passagers viennent à sa rescousse. Aucun personnel d'Air Home en vue. Le personnel d'ADP, un homme et une femme, a mis plusieurs minutes malgré l'attroupement avant de daigner quitter leur guichet de la porte 38 pour venir constater de plus près. Aucun réflexe de premier secours de leur part, ils se contentent de regarder les passagers faire, certains confectionnant un éventail, d'autres soulevant les jambes de la malheureuse dame pour soulager son malaise, tandis que son mari commence à paniquer. Aussi aberrant que cela puisse paraître, le personnel d'ADP n'a pas de suite eu le réflexe d'appeler les secours, un passager commence à s'énerver de la lenteur et de leur manque de professionnalisme. A quoi servent toutes ces campagnes sur les défibrillateurs dans les lieux publics, on ne les voit pas, et combien même, personne ne semble prendre ce réflexe.
Pendant ce temps, la dame a perdu connaissance, des passagers ont tenté de la déplacer sur son fauteuil roulant, jusqu'à ce qu'une femme qui avait l'air plus expérimentée leur ordonne d'allonger la malade à même le sol. Et d' entamer aussitôt un massage cardiaque. Deux autres passagers viennent à sa rescousse, se présentant comme des médecins belges. Ils se contenteront de sortir un stétoscope, alors que de là où j'étais j'avais compris qu'elle avait fait un arrêt cardiaque, et ils sont à peine restés 10 min avant de s'en éloigner sur un ton goguenard, comme quoi il était trop tard. Scène surnaturelle...

Une vingtaine de minutes après le début du massage cardiaque, les pompiers arrivent enfin et prennent le relais.

Mon histoire ne vous dira pas si elle s'en est sortie ou pas, je l'ignore à vrai dire.
La femme qui a essayé de la sauver est une hôtesse de l'air allemande partant en vacances à Madagascar avec ses filles. Nous avons longuement fait connaissance, car celle qu'elle a essayé de sauver aurait pu être ma grand-mère, ma mère, ma tante, moi... J'étais une des rares malagasy à être venue la remercier pour son acte, je n'ai pas vraiment compris le mutisme ou l'indifférence de mes compatriotes.
Le mari de la malade est heureusement venu la remercier chaleureusement pour tous ses efforts au moment de l'évacuation, comme sa femme allait être conduite aux urgences. Ils n'ont donc pas pris l'avion.

23h: Ce soir-là, nous avons dû batailler comme des chiffonniers pour que la compagnie accepte d'héberger l'ensemble des passagers à l'hôtel. Ce soir-là, ils ont resservi des sandwichs insipides en guise de dîner. J'en avais mal au coeur quand je voyais l'état des enfants en bas âge ou de personnes âgées dont on pouvait lire l'exténuation sur leur visage. Ce soir-là, pas de bus pour nous ramener à l'hôtel, nous avons dû marcher une bonne trentaine de minutes, pris un métro de l'aéroport, attendu encore une bonne demi-heure pour obtenir une chambre.

Tout vient à point à qui sait attendre, voler, ramer

03 avril - 01h30 du matin
Je m'endors, épuisée, le ventre vide car j'ai refusé d'empoisonner de nouveau mon corps avec ces mies de pain.

9h30: de nouveau devant la porte d'embarquement.

11h: nous embarquons enfin.

Et nous voyageâmes et eûmes beaucoup ... d'autres péripéties.

11 janvier 2010

Un ancre à la cheville, un collier au cou...

Une bague au doigt... Rubrique "faits qui m'ont marquée en rentrant, car je suis venue pour les vacaaances".

Question: existe-t-il des pays/sociétés où avoir la bague au doigt revêt davantage d'importance qu'ailleurs? Si oui, Madagascar en fait partie!

Exit le topo sur la séduction, s'il y a bien quelqu'un qui s'en abstient pour cause d'ignorance sur le sujet, c'est bien moi. D'ailleurs, cela nous fait bien rire avec ma meilleure amie, d'assister à une opération d'allumage flamboyant à la table d'à côté, car un gars charimastique vient de pointer son nez. Les cheveux qui se mettent à tourner, tourner, les pupilles qui se dilatent, les cils qui battent jusqu'à décoller, les gloussements, mon Dieu les gloussements, l'annulaire vierge en l'air... On se dit: "jamais on n'oserait faire ça!" Même pas en rêve!
Aussi est-ce d'abord amusant, puis lassant, et enfin gonflant le nombre de fois où on a bien pu vous faire une remarque sur le port ou l'absence d'une alliance à votre annulaire. Pas sur votre coiffure, ni votre look, mais sur votre annulaire gauche. J'ignore où s'arrête la frontière de la simple curiosité et celle de la drague à deux sous, en passant par le stade charme & séduction. Mais vous avez droit à tous les styles, celui brut de coffre à l'humour subtil.

Dans les moments les plus oppressants, j'ai trouvé l'alliance idéale, trouvable généralement sur la table où vous êtes bien entourée, en train de trinquer:

kapsily

Tout est bon dans la bière!

Je devrais aussi penser à me confectionner des t-shirts au message subliminal comme celui-ci.

Je repense à cela non pas pour vanter toute éventuelle irrésistibilité de ma part. Même pas en rêve!

Je repense à cela car je ne retrouve pas ailleurs ce qui se rapproche parfois de l'harcèlement. Pourtant, nul n'est prophète en son pays... Par exemple, mes collègues ont mis un certain temps, pouvant aller de plusieurs semaines à plusieurs mois avant de poser la question. J'aurais pu mettre dix bagues à ce doigt qu'ils mettront le même temps avant de questionner et questionneront tout de même... Par ailleurs, il existe dix milles manières de porter la bague. J'avais un ami surfer, qui mettait son alliance en pendentif sur son collier. Ca allait bien avec l'état d'esprit, c'est original.

Je repense à cela car l'autre jour, je saturais de réunions d'affilée, de conseil en conseil. Il n'en manquait plus qu'un: le conseil des sages... Histoire de me changer les idées sans rien laisser paraître, je me suis amusée à regarder et compter ceux/celles qui portaient une alliance. Au bout de quelques instants de jeu solitaire, je me suis dit que ça ne signifiait plus grand-chose, tout du moins, dans cette société où je vis, où croît le nombre de famille mono-parentale  ou recomposée. C'est pourquoi, si le détail importe vraiment, l'on finit toujours par demander explicitement, mais sans référence à l'annulaire.

A Madagascar, je commence à connaître des cas de mono-parentalité. Et contrairement à ce que je croyais, ça n'a pas soulevé autant de tollé que je ne l'aurais imaginé... Mais je suis surprise du taux aussi élevé d'un enfant sur 7 qui y vit avec un seul parent. Quant au divorce, de toute ma scolarité, je n'ai connu qu'une seule amie ayant vu ses parents divorcer. Aujourd'hui:

Selon un bâtonnier «plus d'une vingtaine de procédures de divorce par jour passent au tribunal. Cela concerne des jeunes entre 20 à 24 ans». (...) La plupart des cas de divorce à Madagascar proviennent d'un problème financier ou d'adultère au cours des deux à cinq premières années de mariage. (source)

Mais à vrai dire, je repense à cela car j'ai appris que le speed-dating existe à Madagascar. Et devant l'intérêt que j'ai porté à cette nouvelle, étant très curieuse de savoir où ça peut bien se passer, on m'a répondu:
"Ah! Mais tu n'as pas d'alliance! Tu es donc libre! Tu peux venir! Viens!"

L'invitation venait de bloggers. :) Pourquoi aucun blogger gasy n'a encore raconté comment se passe le speed-dating à Madagascar? (dans le cas échéant, envoyez-moi vite le lien, je lis peu mon agrégateur ces derniers mois!)
Oui, je sais, il y a plus grave au pays actuellement...

31 décembre 2009

Pour la post-érité

Un post pour clôturer 2009. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai édité, réécrit ce post pour sortir de ma bulle, tantôt extatique, tantôt inquiète, ou encore amère ou optimiste...Celui-ci aura peut-être la chance d'aller au-delà du statut brouillon...

Est-ce parce que nous arrivons à la fin d'une décennie, ou y suis-je plus attentive, mais j'ai l'impression que tout le monde se souhaite les voeux avant l'heure? Comme par peur de ne pouvoir le faire durant les 31 jours à venir... Avant de tourner cette page de 2009, je me retourne une dernière fois, on appellera cela comme on veut, pour exorciser ou pour faire un bilan. Mais comme devant un sujet de biologie des populations qui n'inspire absolument pas, par quel bout (re)commencer, que dire, quelle structure, quel fil conducteur?

Une année maigre en matière de blogging. Avec toutes les réactions imaginables: se faire engueuler, ironiser (amicalement), reprocher, indifférence totale, lassitude, etc... Qu'importe, le blog est mort, 140 lettres est sans comparaison moins prenant qu'un article avec queue et tête, cliquer "I like" résume tout commentaire à valeur ajoutée potentielle, et donc... vive le blog!
Bon... Je n'ai toujours pas remis à jour mon agrégateur. Est-ce un signe? Qui signifierait quoi d'ailleurs? :)

Une année d'enlisement et de désastres pour Madagascar. Plutôt que de me lancer dans un résumé médiocre quelconque, l'éditorial de Ndimby est toujours aussi bien écrit pour avoir un constat sur la situation à Madagascar en 2009.
Côté vécu, rentrer par temps de crise en avril dernier était une nécessité, pour le soutien, le vécu (donc), le ressenti... Le bruit et la fumée des bombes lacrymogènes, les mouvements de foule que cela engendrait plongeaient la ville par moments dans une sorte de guerilla urbaine, surnaturel si ce n'était réel. Puis une question de secondes pour que le téléphone sonne afin de situer aux uns et aux autres sa position, encore plus intéractif qu'un gps! C'est pour donner le top qu'il est plus que temps de rebrousser chemin, d'aller chercher les enfants à l'école en catastrophe, de se rejoindre à tel endroit pour ensuite vite rentrer, que votre entreprise ferme pour le reste de la journée, etc...

Je compte de nombreux amis et connaissances ayant perdu leur travail suite à cette crise. Chacun le gère comme il le peut. Certains prennent un billet pour recommencer à zéro en Europe ou en Asie, les autres se débrouillent sur place, le Malagasy n'en perd pas son sourire. Mais cela déroute quelque peu lorsque dans leur situation difficile, le premier réflexe de certains est encore de se proposer pour du volontariat, pour s'impliquer dans votre association. Si cela devait m'arriver, j'aimerais faire preuve d'autant d'altruisme...

Malgré tout, une de mes résolutions pour 2009 peut être résumée ainsi: vivre comme si je devais mourir demain et apprendre comme si je devais vivre éternellement. C'est en tout cas ce que j'ai fait. Si vivre pleinement signifie voyager, alors, de février à octobre 2009 j'ai vadrouillé jusqu'à la limite de la saturation. J'ai béni le premier week-end entier où j'ai pu me poser chez moi, juste chez moi... Ah cette nature humaine jamais satisfaite! Même mon appareil photo m'a lâchée, de nouveau tant de souvenirs juste gravés dans la mémoire... Sinon, les réseaux sociaux ne sont jamais loin, signe des temps modernes en matière d'échanges avec des inconnus. Dans l'avion, votre voisin ne vous demande plus votre n° de téléphone, mais vous lance un on ne peut plus naturel: "Do you have a Facebook?" :)

Bilan de 2009: nul. Beaucoup de positif rattrapé par sa dose de négatif. Magistralement positif et ainsi va la vie. Les résultats s'annulent donc. C'est mécanique, comme la roue qui tourne, comme les cycles. J'ai longtemps eu l'illusion que ma voie se résumait à choisir entre une option A ou B. 10 ans pour réaliser que ce n'est ni l'une ni l'autre... Amère. En regardant le verre à moitié plein, cela ouvre toutes les perspectives pour une nouvelle décennie. 2010 devra être audacieuse... Follement audacieuse...

Bêtiser de 2009: j'ai battu tous mes records annuels en matière de fréquentation de gasy outre-tombe outre-mer. Cette année, j'ai cru au fihavanana, comme on dit, seuls les imbéciles ne changent pas d'avis. Pourvu que ça dure! Vaut mieux ça qu'un remake de Supersize me, je sature totalement au bout de ...3 jours de junk-food. Le titre de ce post aurait aussi pu être "Sortie de ma bulle" car dans ma playlist, j'ai inséré "Enfants du désert" de Diam's. Tonnum qui passe et qui s'arrête net: "T'écoute Diam's maintenant?" Stuff happens. Et elle est plutôt pas mal cette chanson. Ceci dit, je préfèrerai recevoir le dernier album Vahömbey. :)

En attendant, ce soir, c'est boire ou conduire. Ca tombe bien, je ne suis pas au volant! Bon réveillon, braves gens!

Pour la route: 2000 - 2010 ce qui a changé/marqué à Madagascar (source: Madagascar Tribune)

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L'odyssée de Tattum
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