Conformisme, quand tu nous tiens
Récemment, je suis allée voir le film Into the wild, première réalisation de Sean Penn. Cela fait longtemps que je n'ai pas évoqué de coup de coeur cinématographique sur ce blog, depuis Tsotsi, même s'il a dû en avoir d'autres entretemps.
J'ai beaucoup aimé ce film, bien qu'un brin déçue par la fin que je n'imaginais pas ainsi, tiré d'une histoire vraie, parce que les images et scènes sont belles pour tout amoureux de la nature, parce que j'adorerai rencontrer quelqu'un (H/F) de cette trempe, et parce que, parce que j'avais rêvé de faire pareil. Comme tant d'autres je suppose... A 18 ans, à 20 ans et plus...
Le synopsis:
Tout juste diplômé de l'université, Christopher McCandless, 22 ans, est promis à un brillant avenir. Pourtant, tournant le dos à l'existence confortable et sans surprise qui l'attend, le jeune homme décide de prendre la route en laissant tout derrière lui.
Des champs de blé du Dakota aux flots tumultueux du Colorado, en passant par les communautés hippies de Californie, Christopher va rencontrer des personnages hauts en couleur. Chacun, à sa manière, va façonner sa vision de la vie et des autres.
Au bout de son voyage, Christopher atteindra son but ultime en s'aventurant seul dans les étendues sauvages de l'Alaska pour vivre en totale communion avec la nature. (source: Allociné)
Depuis toute petite, l'anticonformisme faisait partie de mes idéaux, sauf dans la manière de s'habiller, s'exprimant de différentes manières selon l'âge et la maturité de l'adolescence. Le bac en poche, une camarade de classe lance l'idée d'une année sabbatique pour parcourir les parcs nationaux de Madagascar. Pendant que les autres sueront pour leur classe préparatoire et leurs concours. Je mourrais d'envie de faire pareil, mais je m'étais mise à culpabiliser à l'idée de passer une année sans études. Elle l'a réalisée. Le fait d'avoir alterné études et expériences professionnelles m'a toutefois permise de m'adonner davantage à mes centres d'intérêts et convictions, que si j'étais restée 4 ou 5 années de suite sur les bancs.
Diplôme final en poche, de nouveau cette furieuse envie d'aller en contre-courant de cette société aux codes établis, conformiste et conventionnelle. La meilleure formule? Voyager, partir, vers des horizons inconnus. Mais pas évident lorsqu'on est une fille, lorsque ses parents s'inquiètent à l'idée que vous puissiez déménager dans un pays lointain et inconnu donc, et... à moins d'avoir un rythme et planning identique ou compatible, ce serait plus simple, célibataire et sans attaches dans ce bas monde... :)
Si fait que, sans pour autant être malheureuse de votre situation, vous restez, continuez, évoluez dans cette société de conventions. S'engager dans la vie active, tracer son chemin, et se retrouver avec les préoccupations principales des jeunes actifs. Pour les Français, je dirais telle faire partie des 30% de moins de 30 ans à être propriétaires de leur bien immobilier... Avant le mariage, avant les enfants... C'est étrange comme cet objectif fait figure de parfait moule...
Et à Madagascar, je dirais telle le mariage. Peut-être aussi parce qu'il est normal que ma génération se marie à l'heure actuelle. :) Le mariage étant une cérémonie qui me lasse souvent, hormis ceux des surfeurs souvent plus originaux, il y fait davantage figure d'une intégration sociale qu'en France. Etudes finies, emploi stable? Mariage! Prêts pour étendre sa famille? Mariage impérativement d'abord. Aussi je me demandais comment la société malagasy prendrait le Pacs.
Sur la route de la trentaine, nombre de mon entourage ont opté pour le pacs. Soit parce que non convaincus ou non prêts pour le mariage, soit pour faciliter la gestion de l'achat. Pourtant parfois, souvent même, la stabilité officielle et sociale du couple n'est pas la première motivation invoquée, mais parce que cela peut aider à éviter une mutation professionnelle! Sauf que cela devient de moins en moins efficace!
Faut juste s'y faire que, la bague, c'est pour soi ou surtout pour les autres? :)
Et voilà comment on n'ose pas aller jusqu'au bout de ses rêves les plus fous, quoiqu'il n'y a aucune prescription, et on tend à correspondre à un moule. Un moule différent, mais un moule quand même...