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L'odyssée de Tattum
6 mai 2007

Confidences d'une malgache vivant en France

06 Mai 2007 - 20 heures passées.

Difficile de ne pas se sentir concernée par les résultats des élections françaises, puisque bientôt, un ministère sera créé rien que pour moi dans ce pays d'accueil.
Pas de grande surprise à 20h tapantes puisque les sondages avaient déjà matraqué le partage des votes des jours à l'avance, confirmé par une rapide vérification dans l'après-midi auprès des journaux belges et suisses. Premier texto qu'on reçoit d'un ami on ne peut plus français, fidèle à un Sud-Ouest votant pour la gauche: Révolution!!

Et pas suffisamment impliquée pour m'en révolter, juste un sourire amer. Souriante, en tant que Malagasy.
On me posait la question cette semaine pour quelle raison je suis arrivée en France.
"Parce que cela s'inscrivait dans une suite logique (et non LA suite logique) de mon parcours."
"Et pourquoi pas un autre pays?"
"Je l'ai envisagé et l'envisage toujours. Je n'avais pas trop hésité pour Bordeaux, pour ici, probablement."
C'était un entretien avec le RH réputé misogyne sévère, mais dont j'ai fini par gagner l'estime au cours de l'entretien, n'ayant pas eu peur de dire haut mes opinions et réponses. Conclusion selon lui: je suis une personne entière (et tout le blabla que je passe).

Il faut qu'une porte soit fermée ou ouverte. Je dis oui ou je dis non, et non peut-être bien que oui. J'aime ou je n'aime pas, mais je ne fais pas semblant. Je fais ou je ne fais pas mais je ne me force pas. Cela m'a sûrement  toujours aidée à ne jamais douter de mes convictions. Comme celle de ne jamais chercher à forcer le destin. Ici ou ailleurs n'est pas une finalité pour moi.

Je suis arrivée en France en 2000. Pour les études comme tant d'autres. Caressant le rêve, en tant que passionnée de la mer, de travailler un jour à l' Ifremer. Dans le cours sans forcing des opportunités, rêve réalisé quelques années plus tard. J'aurais pu repartir après mon stage de fin d 'études. Mais toujours dans un déroulement naturel de la vie, je suis restée. Avec cette force d'avoir le choix, de ne pas avoir besoin de rester à tout prix. La donne est juste un peu plus compliquée aujourd'hui car il faut gérer pour deux. Mais cela ne change en rien cette volonté de ne jamais outrepasser l'amour-propre, la fierté, et selon, peut-être bientôt l'orgueil.

Candidate pour une immigration choisie?
J'ai achevé les études que je suis venue faire, unique période de ma vie où j'ai bénéficié des allocations françaises, pour le logement. Hmm... Comme la grande majorité des étudiants, je présume. Je n'ai pas à rougir de mon entrée dans la vie active à la française, m'étant même mieux sortie que des amis de promotion bien français, de souche s'il fallait incongrûment le préciser. Bâti un réseau professionnel honorable du côté du Sud-Ouest de la France, rencontré des personnes formidables qui vous jugent sur vos valeurs et compétences, s'est vu proposer trois CDI en quatre ans, le dernier était le bon et attendu, parlant approximativement le français, de préférence sans faute d'orthographe, attaches personnelles tout en bicolore et non en blanc, etc...
Mais s'il fallait remplir un dossier de candidature pour justifier cela, je ne me ferais pas chier pour un sou ne m'embêterais pas, ne me donnerais pas la peine, ne daignerais pas, ne me plierais pas en 4, ni en 2. Rien en-deça de la fierté. Parce que lorsque le vent tourne et change de cap, je ne me place jamais en contre-sens.

Alors quoi, rentrer? Hmm... Ma soeur ne me donne pas l'exemple non plus, puisque rentrée après une expérience peu appréciée en France, ayant occupé des postes intéressants mais ne correspondant toujours pas à ses attentes, elle repart de plus belle, le Fulbright en poche.
Identité nationale: unique lauréate malagasy en 2007. Ouais! Bravo sister! Ny tanindrazanay malala ô ...

Pff!! Qu'est-ce qu'il ne faut pas dire tout de même, tout ça pour 1m 60 et des poussières!
J'ai peut-être jeté mon dévolu, l'histoire nous dira où, quand et comment.

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Commentaires
D
je suis un beninois célibataire a la recherche de d'une file de au moin 18ans et qui sera la femme de ma vie quelque soit la distance.
T
Volana> Tonga soa à toi également. J'aime beaucoup ta manière d'être et partage à 1000% que "l'authentique force le respect". Justement, j'évoquais pas plus tard qu'hier, que les femmes malagasy en lamba, notamment d'un certain âge, mais j'en ai aussi tu me diras, ont une réelle classe, et c'est ça, inspire du respect.<br /> Des Malagasy occupant des postes et fonctions intéressants sont présents un peu partout, mais je pense que ce ne sont pas ceux qui font le plus parler d'eux. :)<br /> Mais c'est cette même fierté de mes origines, de mon identité, de mes échanges aussi, qui ne font douter un seul instant que j'aurai toujours le choix, lorsque j'aurai décidé, moi, et non lorsqu'on aura décidé pour moi.<br /> Quand tu te donnes à fond, en gardant toujours une bonne dose d'auto-critique et d'auto-dérision, tu n'es jamais sûr à 100% du dénouement, mais sûr de ne pas reculer. :) <br /> <br /> Lilia> En lisant ton commentaire, voici la première chose que je me suis dite:<br /> "lorsqu'on est parti une première fois, en résumant sa vie à 30kg+10kg et un album photo de ta naissance au moment où tu pars vraiment loin, tu es prêt pour toutes les autres fois..."<br /> Tonnum lui ne connaît pas encore cette expérience, mais reste très ouvert.<br /> A vrai dire, le pays qui nous correspond à tous les deux, c'est... l'Italie, où l'on aime tout de la Dolce Vita :D. Sauf qu'on risque de finir obèse aussi, un argument de poids non négligeable! :D Bon, j'arrête avec mes jeux de mots poids plume, même si ce sujet n'est vraiment pas à prendre à la légère. :))<br /> Bon, il y a un autre pays aussi, que l'on découvre régulièrement ces dernières semaines, et où la balance risque de moins faire peur. On verra bien, mais autant faire les choses bien, la philosophie de l'électron libre pommé, c'est dépassé. :)<br /> Mais comme je disais, je suis une inconditionnelle de nulle part, puisque je sais où sera mon terminus.<br /> <br /> Quant au ministère, cela fait une semaine que je n'ai pas allumé la télé, que j'ai allumé l'ordi uniquement pour télécharger et graver des photos, du coup, je n'ai pas suivi la constitution du gouvernement français (je lirai après le blogging!). Déjà que les démarches en préfecture peuvent être fastidieuses même si je ne pourrai vraiment témoigner de la dure condition du renouvellement des papiers, alors un ministère, c'est tout de même une sacré mobilisation. Je n'ai pas encore d'infos sur comment ça va évoluer, mais comme je disais, aucune motivation pour se plier en 4.. Parce que c'est un autre refrain que l'acquisition de la nationalité ici! Tout comme à Madagascar donc.. J'ai commencé à travailler à 21 ans également, mais j'ai ensuite repris les études. :))<br /> <br /> Mais l'immigration choisie n'est pas une ineptie, le Canada a raison de l'appliquer. Il n'est faux de dire qu'en France, il existe des parasites du système, notamment des allocations. M'enfin bon, débattre là-dessus ne me passionnera pas non plus.<br /> Le Canada reste un pays intéressant, mais je dois composer avec un choix personnel de rentrer tous les 1 ou 2 ans, et de rassurer ma famille de ne pas me savoir trop loin. Sinon, cela fait 4 ans que j'aurais pu atterrir en Nouvelle-Calédonie..<br /> <br /> Vola> y a pas à dire: vive la démocratie! :)<br /> Pour le reste, qui vivra verra!<br /> Mais quand je vois comment la météo influe sur ma motivation, effectivement, par -30°C, je voudrais bien gagner au loto! :D<br /> <br /> Rotsaka> l'amusement (dépité certes) des premiers jours a été de faire le rapprochement des sources des idées du programme de la droite. Mais je disais, quitte à innover, autant ne pas copier. :))<br /> <br /> Heri> Tonga soa à toi également. Chouette, plein de nouvelles connaissances. J'ai eu l'occasion de découvrir ton blog, très sympa, mais pas encore eu le temps de laisser un mot.<br /> Savoir que je serais au Canada ferait peur à ma famille, car la distance ferait que je ne pourrais rentrer aussi souvent que je voudrais... M'enfin, ma soeur est en train de rompre cette hantise... On verra bien.<br /> J'aime bien le fait que "personne ne meurt de froid ici". :) J'espère bien!<br /> Déjà, je pense que l'on viendra pour les vacances, les convictions viennent avec le vécu. :))<br /> En tout cas, l'adaptation apparaît comme le maître-mot de notre génération, qu'on a tendance à appeler de m....e par moment lorsqu'on a le malheur de se référer à nos parents où opportunité avait un sens plus large. <br /> <br /> Aiky> Contente de te lire. Autrui n'est pas seul juge. Ta personnalité y est pour beaucoup. J'observe souvent que ton attitude, ta manière d'être, de parler, influent beaucoup sur la perception qu'on aura de toi, et le degré de l'étiquette en tant qu'étranger.<br /> Tu prends deux personnes, on va dire gasy puisque l'on connaît. :) L'une sûre d'elle, presque sans gêne, et l'autre plus timide et presque trop polie: le verditc est opposé. Et puis, être étranger se passe aussi dans la tête (private joke). :))<br /> En tout cas, ce fut un plaisir de gagner l'estime de ce monsieur en RH qui avait commencé l'entretien sur tes origines et le pourquoi du comment pour finir par se focaliser sur tes qualités, à court, moyen et long terme. :))<br /> Je me fiche pas mal en fait de ce que l'on peut penser de moi ou que l'on m'apprécie ou pas, mon essence est ailleurs, mais j'ai toujours aimé relevé les défis. :))
T
J'ai une bonne excuse de ne réagir que maintenant: je n'accueille pas ma môman tous les mois!<br /> Tip: pr décoller de l'ordi et du blog, invitez du monde! Résultat assuré! :))<br /> <br /> Nivo> Merci pour le lien, je l'avais lu en effet... <br /> Ils sont des sujets ainsi qui nous dépassent ou nous rébutent mais impossible par moment de ne pas se sentir concerné... A moins de réellement s'extraire du système, m'enfin...<br /> <br /> Vaomiera> toute la mesure se fait selon ce qu'on veut entendre en tant que chance ou en tant qu'opportunité..<br /> Mais effectivement, on est également en droit de se demander pourquoi partir. <br /> Durant ma première année d'activité professionnelle, jeune et inexpérimentée, devant une situation qui me paraissait insolvable, entre le marteau et l'enclume selon moi, un aîné m'a dit sereinement: "Tu as toujours le choix. Pour ce choix, tu peux demander concertation, mais la décision te revient. Ton choix sera le bon, selon la direction et la nature que tu veux lui donner." <br /> Alors, oui, on avance dans la vie, on s'engage dans des contrats pour long terme, mais on a toujours le choix.<br /> <br /> Rotsaka> Un petit rappel intéressant chez Barijaona à ce sujet justement:<br /> http://homepage.mac.com/barijaona/madagascar/urfer-interrogeons-eolas.html<br /> <br /> <br /> Quitte à prendre exemple, autant prendre de bons exemples... Mais quitte à, autant ne rien calquer tout court.<br /> Je dénonce autant les injustices ainsi que les actes arbitraires, dans un sens comme dans l'autre car ne dit-on pas: "Regarde la poutre dans ton œil avant de regarder la paille dans celle de ton voisin."<br /> Ah! c'est du beau! On ne peut toujours prétendre être fier d'être Malagasy! C'est du beau!<br /> <br /> Lambokely> tonga soa à toi, les avis sont toujours les bienvenus ici.<br /> Je dirai juste que je respecte les opinions, notamment lorsque les personnes ont le courage de les exprimer, contrairement à d'autres qui les cachent dans l'urne. Ce n'est pas parce que je ne les partage pas ou pas entièrement, que je pourrai me permettre de juger telle ou telle personne, d'autant que la démocratie a le dernier mot.<br /> Les étiquettes restent dangereuses, en ce sens que leur contraire reste toujours démontrable par autant d'exemples qu'elles se complairaient à en donner.<br /> J'ai de la famille dans le 16ème (for the fun of it, je précise en logement de fonction, je sais, ça aurait pu être pire comme quartier!) qui ne se reconnaît dans ces étiquettes. J'ai des amis qui ont voté droite (et ont le courage de leurs opinions, c'est pour ça que ce sont des amis, eux au moins!), pour aucune des raisons citées, etc, etc...<br /> Mais je partage le non-sens de ce qu'on appelle la discrimination positive, ainsi que l'intérêt d'être "reconnu" pour ses compétences et ses idées plutôt que la provenance de la consonance de ton nom, couleur de cheveux, taille des yeux, etc, etc..
A
le plus triste dans toute l'histoire c'est que souvent malgré qu'on puisse avoir pu remplir toutes les conditions administratives pour rester, on se sentira toujours comme étant un étranger.<br /> <br /> Ny tena marina aloha dia hitako manao fihetsiky ny malagasy sasany manoloana ny vahiny hafa aty dago ihany ireo vozongo sasany ireo. Izay toe-tsaina tsy dia mampivoatra loatra aloha.
H
comme Lilia, si j etais a ta place, je ne me poserais pas de questions, il faut aller au canada. les gens sont ouverts, charmants, et ayant vécu des 2 côtés, on te regarde pas du tout comme un étranger. respect de la différence.<br /> <br /> en plus, je pense que tu es dans une situation idéale pour changer, au niveau de ton profil professionnelle on s'entend.<br /> <br /> apres bien sur il y a le froid mais ca fait le charme du pays, et puis de toute facon, personne ne meurt de froid ici. d ailleurs je trouveras ca plate maintenant si je vivais dans un pays ou il fait toujours 23/25 deg l année.<br /> <br /> meme les francais qui viennent ici reconnaissent qu ils ont un sentimenet de "libération" en arrivant ici.<br /> <br /> note: c pas le paradis non plus, il faut s adapter. je dirais que si on vient en amérique du nord, il faut savoir prendre sa vie en main et non plus suivre ce que disent les autres/le gouvernement/la culture mainstream
L'odyssée de Tattum
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