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L'odyssée de Tattum
17 octobre 2006

Que fait-on, une fois de retour dans sa ville natale?

Un petit retour en arrière... Pour la bonne cause.
Que faites-vous de beau lorsque vous rentrez dans votre ville natale? Personnellement, j'ai toujours l'impression que le temps passe très vite lorsque j'y suis.
Aussi, on profite de sa famille, nucléaire déjà et étendue version concentrée. D'ailleurs, souvent, le premier week-end qui suit l'arrivée est réservé à la réunion familiale. Pendant longtemps, une table était réservée pour les "djeun's", entre cousins et cousines, tous âges confondus (de 9 à 25 ans). Trois ans après mon dernier retour au pays, des cousins et cousines se sont mariés, sont devenus parents, la majorité travaille, et il n'y a plus de table spécial djeun's. Discussions d'adultes, échanges d'adultes, et considération d'adulte. Hmm, ça me plaît assez. Ambiance détendue.

On découvre le nouveau visage, enfin le visage amélioré de sa ville natale. De nouveaux bâtiments sont sortis de terre, des centres commerciaux ont poussé par-ci, par-là. On découvre les voies rapides et le by-pass, qui n'ont rien d'extraordinaire dans d'autres pays, mais à Madagascar, c'est une première. Tout un tas de choses qui nous font bien peser qu'on a été absent, ne serait-ce que quelque temps... Et puis, il y a tout ce qui n'a pas mué depuis des dizaines d'années, la nécessité semble au contraire marquer davantage de visages.

En trois ans, la monnaie a changé, le Fmg devenu l'Ar (ariary 1Fmg = 5Ar) et l'impensable est arrivé: en rentrant tous les ans ou deux ans au maximum, on ne sent pas trop dépasser par les prix des choses, on n'est pas pris pour un touriste d'andafy qui ignore la valeur dite normale d'un produit. Et paf! Changement de monnaie aidant, je me retrouve assez déboussolée, les commerçants s'exprimant encore souvent en Fmg tandis que tous les affichages se font bien en Ariary, et zéro idée sur le taux d'inflation depuis. D'où, grave question existentielle à l'épicerie du coin, à demander un paquet de 18 Petits Beurres (biscuits malgaches), et le regard étonné du vendeur à ma question: "combien ça coûte?" Quelques secondes de silence, que je n'ai pas su interpréter, puis il me donne un prix. Im-po-ssible de savoir s'il ne vient pas de surenchérir face à mon ignorance. Vexant, très vexant. Mais je saurai par la suite que j'ai eu une mauvaise pensée pour ce monsieur, et que je ne m'étais pas trompée, ni dans la monnaie, ni dans la valeur.

On en profite pour se remettre donc à flots dans cet océan d'ignorance, d'autant que j'aspire à ma propre évaluation du SMIC dans cette ville (faudra ressortir des cours d'économie, non?). Mais ça ne marche pas toujours. Je déclenche l'hilarité de ma soeur et d'une vendeuse lorsque je me trompe déjà de monnaie, je pensais que la vendeuse s'exprimait en Ariay, et de m'exclamer lorsque cette dernière corrige que le prix était en Fmg, donc 5 fois moins cher que je croyais. Bon là, on a légèrement honte, pô pô, pô, po, po... Il s'agissait en fait d'une reproduction de chaussures affichées à 100€ en moyenne en France, et là, elles étaient proposées à l'équivalent de... 5€ ! Je me doute d'un facteur égal pour la moindre qualité, à quelque chose près...

Bien entendu, on s'empiffre se délecte de toutes ces bonnes choses qui nous ont tant manqué. A savoir les uniques mofo gasy, ramanonaka et cie, THB et Bonbon Anglais, ravitoto, zébu, voanjobory, jusqu'à faire exploser la conscience de la balance. Quant à la balance elle-même, ça se discute.

On lit un maximum, les journaux, les magazines qu'on découvre (et ils sont nombreux). On s'informe sur la culture, musique, vidéos, tout en cherchant la commande des copains restés outremer. J'ai enfin compris le format des VCD (Merci à mon beau-frère de m'avoir éclairée après tant d'années. Divx, je connais, mais le format du VCD ne me parlait pas!) que l'on retrouve partout, qu'il s'agisse de films, clips ou que sais-je encore.

On appelle ses vieux amis, enfin, ses amis de longue date plutôt pour leur annoncer qu'on est de passage (mais la question ne se pose même pas à vrai dire), et que ça sera avec plaisir qu'on se revoit, et échanger ce qu'on est devenu depuis 3 ans déjà. Je sais, ça ne pourrait être "que" 3 ans, d'autant que plusieurs d'entre eux ne sont rentrés que depuis une ou deux années, maintenant, beaucoup de choses ont changé depuis. Ca demeure un plaisir unique de se retrouver ainsi. On prend le temps de raconter son bout de vie et de prendre des nouvelles de tout un chacun.
Certes, le net apporte sa part d'information, de voir untel dans telle galerie photo, de lire un article et de reconnaître un nom et son titre actuel, ou de chatter par personne interposée, etc... Mais rien ne vaut le contact de proximité (je n'allais pas dire physique, ce n'est pas automatique!) et visuel. Eh oui, je ne souffre pas tant d'un problème de sociabilité, mais davantage de manque (absolu) de complaisance... Heureusement que l'once de diplomatie qui coule quelque part dans mes veines me sauve bien des fois. Alors revoir ses amis, qui souvent nous ressemblent sur bien des points, fait le plus grand bien. Et on oublie l'espace d'un moment de pur chauvinisme, les amis qui nous entourent toute l'année, là-bas, au loin.

On sort pas mal, tantôt entraînée par les ami(e)s dans les coins en vogue ou à voir de la ville et rencontrer ainsi d'autres copains perdus de vue, tantôt par curiosité de découvrir ce qui a changé à Antananarivo. Et revivre les joies du taxi-be.
J'ai été agréablement surprise que les gens n'oublient pas, moi, mon visage. Au premier regard, on se reconnaît, on s'exclame, on a vraiment l'air heureux de se revoir (et c'est sincère), mais à aucun moment, je n'aurais pas juste pu être absente de la ville et non du pays. Il est évident à leurs yeux que je suis de passage. "Alors, t'es là depuis quand ?" "Tu restes un moment avec nous j'espère?" "Tu repars quand sinon " Ainsi de nombreuses fois.
Pourtant, je pourrais être en train de travailler à Nosy-Be. Et je n'étais pas "blanche" de manière à être reconnue comme une gasy d'andafy car je revenais de la côte. Mais le monde est petit dans la ville des milles où (presque) tout se sait...
On me propose de venir à la soirée des Léos (Lions Club Junior on va dire): "Euh non merci, ce n'est pas ma tasse de thé ce genre de mondanité" bien que je ne remette pas en cause leurs actions n'est ce pas . Par contre, invitée pour faire la connaissance de la JCI (Jeune Chambre Internationale) d'Antananarivo, et assister à leurs réunions de la semaine, j'ai accepté de suite.

Et le temps est déjà passé trop vite, on rejoue le film à l'envers: courses pour les voan-dalana, derniers repas avec toute la famille, et on se retrouve dans le même aéroport.

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Commentaires
T
Shym> Ah c'est pas un blog gasy pour rien! :D Tant que je n'installe pas un forum!! J'en connais un qui va être flatté en associant retour au pays à lui en tout cas! Et il aime être flatté, ça tombe bien.<br /> Oui il est rentré et ça a l'air de se passer bien. S'il te connait sous le nom de Shym, je lui transmettrai sur msn à l'occasion.
S
En parlant de retour au pays, je sais que Dj Bootax est de retour quelqu'un aurai des nouvelles de lui ??<br /> <br /> Mada le plus beau pays du monde !!!
T
Marc> :D décidément, tu me feras toujours rire! Mais tu as trouvé une solution. Moi, j'évitais d'acheter seule, et la seule fois où j'ai acheté un kilo d'oranges, je me suis fait estampée! <br /> J'en ai honte quelque part, je ne pensais pas que ça m'arriverait! Comme quoi, ne jamais dire jamais!!
M
HHHHHHHHh Je ne te raconte pas mes déboires avec toutes ces devises: D'abord les chiffres en Ar qu'il fallait convertir en fmg puis en Euro, puis en Dihram et n'y comprenant rien, je reviens en euro...<br /> Bref... pas fun du tout tiens !<br /> Du coup, qd je sortais qqun règle le tout et je m'arrange avec lui à la fin...
T
Mia> :) ce que j'aimerais être encore à Mada... Je ne suis pas encore arrivée à me faire pistonner à Air Mad ;D, mais qui sait? A coup sûr, il y aura un Antananarivo miblaogy à ce moment là.<br /> Eh oui, à Mada, devenir adulte semble aller de paire avec mariage, ou bébé. Hum! Heureusement que c'est différent ici, certes je suis nubile, mais me sens adulte aussi! :D<br /> A bientôt sur le net Mia, bizz
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