Bonbô coco, Bonbon coco
Qui du passage du tropique du Capricorne au niveau de Toliara ou du paysage de cocotiers le long des côtes malgaches donne à la Grande Ile sa carte officielle d'île tropicale?
Jadis, on pouvait poser devant un panneau 'Ici passe le Tropique du Capricorne", certes un peu moins grisant que de positionner un pied dans l'hémisphère Nord et un autre dans l'hémisphère Sud comme en Equateur, mais ça pouvait valoir la photo-souvenir.
Aussi choisirons-nous, en attendant de rebâtir l'antan, l'emblème des incontournables cocotiers.
Fiche synthétique de la noix de coco
Famille: Arécacées (palmiers)
Nom de l'arbre:Cocotier
Nom du fruit: Cocos nucifera L.
Floraison: toute l’année
Fructification:toute l’année
Dimension du fruit: de 20 à 30 cm de long
Les milles utilisations de la noix de coco
Rien ne se perd. La noix de coco proprement dite est entourée d'une épaisse enveloppe fibreuse d'un joli vert éclatant virant à l'ocre à maturité. Cette partie extérieure, coupée transversalement en deux, puis séchée, se retrouve dans de nombreux foyers malgaches entretenant un parquet: le "brosy coco". En effet, le cirage du parquet s'achève sur une séance sportive de lustrage, le résultat est impeccable: luisant et très glissant, patins obligatoires!
Les fibres imputrescibles sont également de plus en plus utilisées pour la confection de produits artisanaux comme un chapeau ou autre accessoire vestimentaire, ou encore un tapis en variante du sisal, que j'aime particulièrement de par son côté naturel et esthétique.
Bien plus petite que le fruit vert, la noix de coco est constituée d' une fine coque brune très solide. Elle est remplie
d'un liquide opaque très désaltérant, l'eau de coco ou jus de coco, qui au
long de la maturité du fruit, va se condenser pour former l'amande, cette pulpe épaisse,
cassante et blanche. Dans la noix fraîche, cette chair reste encore très fine, crémeuse, se déguste à
la petite cuillère ou avec une entaille de l'enveloppe.
La chair de coco s'utilise de différentes manières.
Elle peut être consommée fraîche, riche en fibres, râpée ou non. Râpée justement, on peut en extraire le lait de coco, - à ne pas confondre avec le jus- , habituellement vendu en briques en magasin. Le coco râpé est humidifié puis, dans un torchon ou un étui approprié, est pressé afin d'en retirer un liquide blanchâtre entrant dans la composition de différentes recettes au coco.
Elle se présente également séchée, râpée ou en lamelles, avec des teneurs plus élevées en glucides (12 % au lieu de 6 %) ainsi qu'en
lipides (58 à 60 % au lieu de 35 %). D'où une valeur
énergétique nettement plus élevée : de l'ordre de 600 kcalories (2500 kJoules) aux 100 g. (source)
Les Tahitiens quant à eux, extraient de la pulpe séchée encore appelée coprah, cette huile de coco aux milles vertus médicinales et cosmétiques que l'on boude souvent pour son odeur accentuée. J'ai remarqué qu'au soleil, comme par 28°C ou plus, cette odeur marquée s'estompe significativement, et devient une excellente huile solaire. A Madagascar, elle est vendue dans des bouteilles de récupération et on en trouve au marché, comme celui de Toamasina.
Les feuilles de cocotier ou palmes servent également, une fois tissées, pour des toits ou abris d'appoint ou encore des plateaux improvisés pour poissons juste pêchés! On m'a appris une fois la technique de tissage, c'est tout un art!
D'un point de vue esthétique, les cocotiers nains deviennent de plus en plus prisés car tout simplement irrésistibles. Et donc convoités, faisant l'objet de vol lorsqu'ils sont exposés. Autrement, les cocotiers poussant sur la côte demeurent la propriété de tout le monde (jusqu'à preuve du contraire), jouissant du libre-accès (sauf délimitation bien entendu) à condition de savoir grimper pour aller se chercher soi-même des noix! Pour ma part, je ne suis jamais à l'aise, une fois arrivée au niveau de la couronne de palmes, et ai souvent rebroussée chemin, à moins que le cocotier ne soit naturellement courbé par les forces éoliennes. Mais une âme généreuse et altruiste ne se trouve jamais loin.
D'un point de vue souvenir, j'ai planté une jeune pousse de cocotier l'année suivant mon obtention du bac, quelque part dans le sud de l'île, sensé représenté mon parcours, ma vie. Je ne suis pas encore retournée voir comment il a évolué depuis...
Lors de mon dernier voyage au pays, j'ai redécouvert les plaisirs remontant à l'enfance, des bonbons coco, ce qui m'inspire ici à partager la recette à la tradition malgache.
Ingrédients selon Tattum (pour 4 personnes ou plus):
- 2 noix de coco (les choisir avec une chair formée et épaisse. En secouant la noix, moins il y a de liquide, mieux c'est.)
- 1 kg de sucre (avec un zeste de zen). La couleur du sucre donne bien entendu la couleur des bonbons coco, mais de par la quantité, je préfère personnellement le roux.
Méthode vue par Tattum (encore une fois jugée sans danger):
- Râper la chair des noix de coco. A Madagascar, il existe une technique utilisant un matériel appelé "bosy".
Le bosy est composé de deux parties: une en bois qui sert d'appui, de siège, s'effilant à un bout, sur lequel est montée une partie métallique dentelée qui sert donc de râpe. Sans cet équipement, il reste la possibilité d'enlever la chair et d'utiliser une bonne vieille râpe.
- Verser le coco râpé dans une casserole à fond épais, et l'humidifier légèrement avec un peu d'eau.
- Ajouter le sucre, bien mélanger.
- Chauffer à feu très doux, tout en mélangeant continuellement. Eviter que cela colle dans le fond de la casserole.
Le mélange va caraméliser au fur et à mesure, jusqu'à cela devienne particulièrement collant, et le mélange difficile.
- Ôter la casserole du feu.
- Former rapidement des petits tas à l'aide de deux cuillères à soupe et les séparer suffisamment les uns des autres afin que ça ne colle pas le temps de la prise.
C'est prêt, à consommer pour le dessert, pour le 4h, ou à tout moment de caprice sur fond de souvenirs de vacances au bord de la meeerrrreuh!
Recettes déjà parues: gâteau de patate douce, poulet au coco (oui j'aime le coco, sous toutes ses formes, tarte au coco, macarons au coco, punch au coco, glace au coco, etc...)