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L'odyssée de Tattum
15 mai 2006

Au Parc National Andasibe-Mantadia ::part 1::

La dernière fois que je suis venue à ce parc, on l'appelait encore Périnet, c'est dire que ça remonte! Ce parc regroupe la réserve d'Analamazaotra, où l'on rencontre le fameux Indri-indri, et le parc de Mantadia, plus au Nord. (les cartes arrivent, juste le temps de m'arracher un peu les cheveux!).
Notre hotel, le Feon'ala, se situe juste à la lisière du parc, la vue sur une végétation luxuriante que l'on devine à la lumière du restaurant. Nous sommes les derniers clients attendus pour la soirée. Tandis que nous descendons nos bagages, rentrent plusieurs groupes de visiteurs, pour me rendre compte qu'hormis les chauffeurs et guides, je suis la seule Malgache...
On avait entendu parler de visites nocturnes, cela pourrait être intéressant de découvrir la faune dans d'autres conditions. Renseignement pris, le parc est en fait fermé au public la nuit. Mais où effectue-t-on cette visite nocturne alors??? Muni d'une frontale, le long de la route nationale, par petits groupes, à scruter ce qui daignerait bien s'aventurer au bord avec on ne saurait quelle inconscience! Euh, c'est le genre attrape-touristes par excellence, pour rester polie, aussi allons-nous nous en abstenir, dîner tranquillement, et réserver la visite pour le lendemain...
bungalowLe bungalow est typique de la côte Est, en forme de paillotte, tout en matière végétale (la plupart du temps avec les différents éléments du ravinala), au toit pointu redescendant quasiment au sol, devant lequel se dresse justement un jeune ravinala. Il est simple mais correct. Un petit tour d'inspection, jusqu'à la salle de bains, pour vérifier toute éventuelle bête pouvant surprendre. Il m'est en effet déjà arrivé de tomber sur un scorpion à Ambila-lemaintso, ou encore un énorme scolopendre à Foulpointe. Ca fait partie de la nature, mais je préfère qu'ils restent dehos pour autant...
Le premier repas de Tonnum en dehors de chez mes parents... Ne voulant pas mettre à l'épreuve son sytème digestif afin de ne pas gâcher les premiers jours à rester cloué au bungalow, il prend soin de ne manger dans un premier temps que des aliments bien cuits. Pas de crudités, ni de viande saignante, ni de jus naturel. Personnellement, je n'y résiste pas et commande un jus de grenadelle, dont c'est justement la saison. Un pur délice du goût naturellement sucré et du fraîchement pressé. Je savoure chaque instant, tant tout ici a davantage de goût: la viande bien sûr, notamment les brochettes de zébu, les fruits, et même le riz! Tonnum n'est pas particulièrement riz, mais dans le contexte, il est prêt à en manger deux fois par jour! Tant mieux qu'il s'adapte ainsi... Bon, il y a toujours possibilité de choisir des frites ou des légumes en vapeur en accompagnement, mais il est plutôt bien parti!

Le lendemain matin, je me réveille en sursaut. J'ai l'impression d'avoir entendu quelque chose de particulier, mais je ne suis pas sûre. Peut-être suis-je encore en train de rêver ou ces cris sont-ils bien réels? Quelques secondes plus tard, ça recommence. Ce sont bel et bien des cris d'Indri! Des cris très puissants, ressemblant par moment à des plaintes, presque humains... Il semble avoir plusieurs individus, qui se répondent à tour de rôle. A un moment, des cris semblent si proches que j'ai cru qu'ils se trouvaient dans la forêt juste devant notre fenêtre, à moins de 100m de là... Ca a été la sonnerie de réveil parmi les plus originales qui m'ait été donné d'entendre!
étangIl semble avoir plu, à 8h, le ciel reste couvert mais la pluie a cessé. il fait un peu frisquet, un petit pull s'impose. En attendant le petit-déjeûner, nous découvrons le cadre à la lumière du jour. Un charmant hotel au milieu de ravinalas, dont les bungalows sont bordés de plantes comme la pervenche de Madagascar, des hibiscus, ou encore des papayers. Devant la terrasse en contrebas du restaurant, s'offre la vue d'un étang ainsi que de la forêt tropicale. J'en profite pour prendre quelques photos de cette flore encore perlée. Daddy fait réapparition uniquement après le petit-déjeûner. Tout le monde a la pêche ce matin.

papayer pervenche de Madagascar hibiscus 

A la réserve d'Analamazaotra
Direction l'accueil de l'
ANGAP pour chercher nos tickets d'entrée. Pour la première fois, je mesure la différence des droits d'entrée: 25000Ar pour Tonnum et 1000Ar pour moi pour une journée! Il est vrai que cela fait une grande différence, environ 10€ pour les étrangers et moins de 50cts d'euros pour les nationaux, mais considérant les pouvoirs d'achat, ça reste dans les normes si cet argent contribue à l'entretien des parcs nationaux et réserves. A peine avons-nous payé que nous sommes abordés par un homme qui se présente comme notre guide. D'office! Je ne l'ai même pas vu venir, lui si! Je tilte un peu comme il ne nous a pas été présenté ou choisi par l'agent de l'ANGAP, mais ce dernier ne réagit pas. Nous allons donc effectuer notre visite avec Norbert. Tarif: 8000Ar. Je n'ai même pas eu le réflexe de marchander, cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas fait, à sa grande satisfaction. Il faut savoir que ça s'est bien passé au début, mais pas bien fini. J'expliquerai pourquoi.
petit caméléonNous voici parti à la recherche des Indri-indri. Norbert nous explique que cette réserve d' 810 hectares renferme une soixantaine de groupes d'Indri, et que chaque groupe comprend un nombre variable d'individus, 3,4,6,8, selon. L'indri est le plus grand des lémuriens, également surnommé  babakoto, avec une taille pouvant atteindre 70cm, et pesant 6 à 9kg. On repère les groupes grâce à leurs cris puissants, pouvant porter sur plus de 2km, tantôt de contact, de ralliement, de garde, ou encore d'amour mais ce n'est pas la saison. Au passage, il nous montre tout ce que trouve son oeil aiguisé et habitué, car nous aurions pu prendre le même chemin et ne rien voir du tout! Il connaît les coins à grenouilles, il repère le petit caméléon pourtant dans un parfait mimétisme, ainsi que toute une présentation de la végétation, que je ne saurais retransmettre, tant la botanique m'a toujours ennuyée! Hormis admirer les belles orchidées sauvages! Mais ce n'est pas non plus la saison.
lézardNous entendons des cris au loin, et nous nous y dirigeons. Norbert marche d'un pas alerte, nous avons un peu de mal à le suivre, trahissant notre forme de juste sortis de l'hiver! Note: penser à prendre la santé de son corps en main! Nous croisons alors un groupe scolaire, accompagné par leur professeur en train de présenter l'intérêt, en tant que Malgaches, de préserver les espaces naturels tels que cette réserve. les élèves semblent très attentifs. Nous les recroiserons un peu plus tard, et j'engage la discussion avec l'un d'entre eux. Il s'exclame que je parle malgache. Mais bien sûr! Ils sont plusieurs groupes scolaires en visite ce jour-là, et viennent de lycées d'Antananarivo, que je ne connais pas, comme un lycée à Ambohipo. Je trouve l'initiative excellente, il est important que les Malgaches découvrent leur patrimoine, d'autant que ça a l'air de vraiment les intéresser... Ils ont une semaine de voyage scolaire pour rayonner dans la région, à la rencontre de la nature mais également des sites historiques.
Nous nous approchons d'un groupe d'Indris dont les cris deviennent de plus en plus proches, vers lequel convergent plusieurs groupes de visiteurs, dont les classes. Super, on va 30 autour d'un groupe, que va-t-on espérer voir?! Tonnum et moi ne sommes pas très groupes, encore moins lorsqu'il s'agit de partir à la rencontre de la nature. Nous allons nous agglutiner autour d'Indris juste habitués aux touristes, je n'en saute pas de joie. Nous prenons toutefois quelques clichés, Tonnum se régale avec son zoom, tandis que j'ai du mal à prendre autre chose que des arbres avec de petites taches blanches dessus. Note: mon prochain appareil aura un zoom optique x10 au moins, qu'importe le zoom numérique, il ne sert à rien! Les pensées de la frustration face à la grandeur de la nature, surpeuplée peut-être, mais tout de même...
Tout le monde voulant voir les Indri, les gens finissent par se piétiner et se tasser. On décide de chercher un autre groupe, davantage au calme.
"Oui mais si vous voulez qu'on en trouve après tout ce boucan, il faut sortir des sentiers balisés", fait Norbert.
"Sans problème, on préfère ça."
Et nous voici repartis en se frayant un passage, à suivre d'autres cris. Nous avons fini par en trouver un autre, composé de 6 individus, répartis par deux. Ils semblent également habitués à la présence humaine, car tout en se dandinant sur leurs arbres, ils nous regardent par moment, nous ignorent royalement, et continuent à jouer entre eux. Ils ressemblent à des oursons perchés, avec leur boule de poils. Leur tête est noire, le mâle a le ventre marron, et la femelle le ventre blanc. On devine leur poids plutôt conséquent sur les branches encore frêles des arbres qui se plient bien lorsqu'ils sautent. Le moment d'intimité est tel qu'ils finissent par uriner au-dessus de notre tête! Cela annonce le départ!

Indri-indri Indri-indri Indri-indri

A suivre: au parc Mantadia.

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Commentaires
T
;) ah tiens, j'aurais cru que c'était sur la côte!Ils doivent faire attention à leur matière première, c'est plus sûr. il y a des périodes où il ne faut pas manger du requin, au moment du développement d'une algue qui n'a pas d'effet chez eux, mais chez nous, ça peut être fatal. Honte à moi, j'ai oublié et le nom de l'algue, et le nom de la maladie!!!
A
Tattum> volontiers ;-) Là où j'en ai dégusté c'était à l'Hotel de France sur l'Avenue de l'Indépendance. Je suis encore vivant jusque là LOL
T
Aiky> tu m'en apprends, je ne connaissais pas les brochettes de requin! Mais en général, je me méfie de leur viande (bon, d'eux-mêmes en plongée déjà), car il y a régulièrement des cas d'intoxication suite à la consommation de leur chair. Fais gaffe sur les origines donc. Mais je goûterai bien à l'occasion! Tu me donneras l'adresse où elles sont bonnes, que dis-je, tu m'y inviteras! ;)<br /> comment tu sais si c'est un comorien qui fait les brochettes?! :D (j'ai pas déjeûné encore...)<br /> <br /> Xavier> Tonga soa et merci pour ton lien. Effectivement, nous avons partagé la même expérience, impressionnant comme réveil, n'est-ce pas? A la visite de ton blog, je vois qu'on aura plein de vécus en commun! On sent ton intérêt pour Madagascar en tout cas. Je te rajoute également.<br /> <br /> François> tu pourrais te lancer dans un blog et nous raconter tes aventures à Mayotte (et comment tu as été charmé par Madagascar) ;)
A
François> ça donne faim tout ça ;-) tu es à Mayotte?
X
Je me souviens en 2004, dans le même hôtel que toi, les cris des Infri-Indri du matin..<br /> J'en ai fait un petit texte dans mon blog.<br /> J'ai ajouté ton blog dans les liens.<br /> Merci Tattum, il est vraiment chouette ce récit.<br /> Continue à nous enchanter.<br /> http://www.canalblog.com/cf/fe/tb/?bid=127992&pid=1779169
L'odyssée de Tattum
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