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L'odyssée de Tattum
14 mai 2006

Sur la RN2

borne 0 de la RN2La RN2 relie Antananarivo à Toamasina. Premier arrêt prévu à Andasibe.

Lundi, alors que la semaine de travail débute pour le commun des travailleurs, Tonnum et moi nous affairons pour le grand départ. Ma famille a pris un jour de congé, ce qui sur le moment, nous donne moins l'impression d'être déconnecté de la vie active. La température, pas moins de 26°C au mois d'avril, nous met pourtant dans le bain de vacances ensoleillées.
Mais nous avons vite pris le pli du moramora: départ prévu à 13h juste après le déjeûner, départ effectif à 15h passées, le coffre de la voiture plein à craquer...
Le chapeau sur la tête et lunettes de soleil dégainées, -et après je me plains d'être prise pour une touriste-, je fais mes dernières emplettes à la pharmacie pour de la vitamine C et ma chloroquine, en prévention du paludisme (ne faites pas comme moi, écoutez votre médecin). Je demande une boîte donc, et la pharmacienne me répond qu'elle vend la chloroquine par plaquette. Euh... Va pour deux plaquettes déjà. Puis l'on se rend à la banque d'à côté pour effectuer le change. Ce jour-là, un euro (€) vaut 2536 Ariary (Ar). Avec un tel coefficient, on passe de quelques billets d'euros à plusieurs dizaines de billets d'Ariary, ça donne tout d'un coup l'impression d'être très riche! Il ne me manque plus qu'une chose: une carte SIM
Orange, son réseau couvrant la partie où l'on se rend, et que je n'ai pas eu le temps d'acheter les jours auparavant. Mais plus le temps de revenir en centre-ville, -la maison de mes parents étant excentrée-, j'en trouverai bien en route.

Ca y est, c'est le grand départ! Nous avons loué une voiture, comme nous allons effectuer une première partie de notre périple par route, et poursuivrons en vedette sur le Canal des Pangalanes. Daddy, qui conduit, et Tonnum devant, et moi donc, derrière. Nos mains cherchent machinalement la ceinture, et ô miracle, il y en a, et de fonctionnelle! Car cela faisait deux jours que je circulais dans la capitale sans ceinture, avec une sensation d'insécurité bizarre au début, mais on se réadapte très vite. Car personne ne l'attache ici, la plupart du temps, elles ont même été ôtées, et les rares gens qui le font sont pris pour des snobs! Qu'importe, nous les attachons tous les trois.
J'avais prévu de faire un détour par
Mantasoa, pour montrer à Tonnum ce coin qui me plaît particulièrement, très agréable pour y passer des week-ends. Mais Daddy nous le déconseille, car nous devons arriver à Andasibe avant la tombée de la nuit. Ce sera pour une prochaine fois.

Engagés sur la RN2, Tonnum découvre les petits villages, les maisons traditionnelles tout en briques, bordant le cadre paisible des rizières. C'est très coloré, entre les publicités flashantes peintes à même les murs des maisons, les étals de fruits et légumes, la verdure des rizières, la couleur rouge de la terre qui vaut à Madagascar le nom de l'Ile rouge...

trano gasy rizières pub Classiko

Il y a une chose qui l'interpelle tout particulièrement: les boucheries! Et ne résiste pas à ce qu'on s'arrête pour en prendre une en photos. Inutile de se questionner sur la chaîne du froid, ici la viande est exposée à l'air libre. Combien de jours ainsi? Il ne vaut mieux pas le savoir... boucherieClassiquement, les saucisses pendent en évidence, tandis que la viande hâchée et les autres morceaux sont posés à même l'étal de carreaux blancs, devenus obligatoires depuis seulement les années 90. Une excellente épreuve pour tester l'endurance de votre système digestif, mais les Malgaches vous le diront: tous ne peuvent y faire leurs emplettes, même entre Malgaches... M'enfin, c'est loin d'être l'unique raison pour laquelle bon nombre de personnes ne mangent pas régulièrement de viande ici...

Au fur et à mesure des kilomètres sur fond de Jaojoby à plein volume, les villages et maisons se font moins nombreux. Le décor devient vert, où défilent les magnifiques rizières à perte de vue,au cas où l'on douterait encore que les Malgaches sont les plus gros mangeurs de riz.
        rizières rizières
        rizières rizières

N'ayant pas encore suffisamment récupéré de ma fatigue, je ne résiste pas à m'assoupir, bercée par la route sinueuse de la RN2, notamment en descendant les pentes abruptes de Mandraka, à 65 km d'Antananarivo, si fait que je n'en ai rien vu cette fois-là! On me réveille à la paisible bourgade de Moramanga, où se trouve un magasin Orange, où je dois donc acheter ma carte SIM. Je me suis fait avoir plein de fois, car ici, on dit "puce" et non carte SIM. Par carte, ils entendent carte de recharge, ce qu'on m'a proposé une demi-douzaine de fois! Les abonnements téléphoniques sont encore rares, car très chères, la plupart des Malgaches fonctionnent ainsi avec des recharges, allant de 2000 Ariary à 100 000 Ariary, mais la plus courante demeure celle à 5000 Ar. Ma puce me coûtera ainsi 25000Ar, dont 5000Ar de communication. J'ai dû remplir toute une fiche d'information pouvant être destinée pour les services secrets, marque de mon téléphone, situation familiale, profession et domaine d' activité compris!
"Mais ça vous sert à quoi de savoir tout cela?"
"Dans le cas où on vous volerait votre portable, en prouvant votre identité, on pourra bloquer et le téléphone, et la puce."
"Mouais... Pour une bonne étude marketing aussi", pensais-je intérieurement.
Mes 5000Ar de crédit me permettront de passer 2 ou 3 coups de fil d'à peine 5 minutes. Les communications téléphoniques sont d'une chèreté ici, c'est indécent! Le pouvoir d'achat est bien moindre qu'en France, mais ici, en remettant dans le contexte social et économique, ça coûte bien plus cher... Et l'on met tout cela sur le dos de la fibre optique qui tarde à arriver...

Dès 17h30, le soleil se couche en quelques minutes, la nuit tombe vite. Nous finissons le tronçon entre Moramanga et Andasibe dans le noir.
Il est 19h, nous arrivons à notre hotel à Andasibe.

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Commentaires
T
La beauté de la côte ainsi que la mer turquoise les rapprochent, mais les hotels de Sainte-Marie s'inscrivent mieux dans le cadre je trouve..mais ces deux îles gardent pour autant chacune leur cachet. à comparer ;)
F
Je ne connais pas la côte Est mais j'ai fait la même remarque que toi concernant les photos de Ste Marie, cela m'a fait effectivement penser à Nosy be ...
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