Du cas du paludisme
En ce moment, c'est la course à plusieurs lièvres, il y a tellement de projets en cours qu'on ne sait plus trop où donner de la tête...
C'est ainsi qu'on se renseigne, qu'on potasse les guides de voyage des prochaines destinations, qu'on fait le point sur un nombre important de détails, qui au bout, vont faire la différence qu'un projet se passe au mieux ou pas... Les conseils des coins à découvrir, les précautions à prendre, les pratiques à éviter en fonction de la culture et des moeurs du pays, du bilan sanitaire, et surtout pas de voyage en (grand) groupe organisé, j'ai horreur d'être tributaire ou dépendante, de l'effet de masse en général.
En l'occurence, la santé, c'est la vie dit-on. Aucun vaccin n'est obligatoire pour les voyageurs à destination de Madagascar. Il est cependant fortement recommandé d'être à jour pour ses vaccins dont DT-Polio, Hépatite A et dans une moindre mesure à moins de vraiment manquer de précaution, contre la fièvre thyphoïde. Le vaccin de la fièvre jaune est obligatoire en cas de transit (avant ou après) en Afrique.
Par contre, le traitement anti-paludéen est obligatoire. Madagascar est en effet classée en zone 2, c'est-à-dire qu'elle connaît un peu de résistance à la chloroquine (Nivaquine). Et je suis concernée par ce traitement, bien que sensée être davantage immunisée, mais je n'ai pas été en contact de zone à risque depuis plus de 6 mois, ce qui m'oblige à prendre mes précautions. Conseil du docteur!
Distribution des zones:
Zone I | Zone II | Zone III |
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Le paludisme reste l'une des
maladies parasitaires les plus graves pour le continent africain en
général et Madagascar en particulier.
Les stratégies de lutte les plus efficaces sont celles qui ont réussi à épouser les réalités locales, à commencer par la mise en corrélation de la biogéographie de l'île avec la distribution de la maladie.
Quels sont les vecteurs du
paludisme ?
Les moka, ou moustiques, et plus précisément les anophèles. En effet, le paludisme
est transmis d’homme à homme par la piqûre d’un moustique femelle du genre Anopheles. A Madagascar, 4 espèces
sur 26 sont vectrices de cette maladie:
- Anopheles gambiae est un vecteur très efficace et donc dangereux. Plus l’altitude diminue, plus il est présent, limité aux zones
inférieures à 1000 m.
- Anopheles arabiensis, très
présent sur les Hauts Plateaux. C’est un vecteur potentiel en cas de forte
abondance. Il se repose plutôt à l’extérieur et est donc peu exposé à un
insecticide pulvérisé à l’intérieur des maisons.
- Anopheles funestus est quant à lui lié aux rizières dont la surface
importante multiplie les gîtes larvaires de cette espèce.
- Anopheles mascarensis est endémique à Madagascar. Son rôle vecteur a été établi depuis peu dans deux sites : l’île Sainte-Marie et Tolagnaro.
Ce mode de transmission, par la piqûre donc, nécessite la transformation biologique du parasite à
l’intérieur du moustique vecteur (cycle du parasite). Cette
transformation ne peut s’effectuer que sous certaines conditions de
température, en particulier, la transmission pourra être interrompue du fait
de la saison froide ou de l’altitude.
LE responsable est en fait le parasite Plasmodium falciparum, le plus répandu dans les pays tropicaux.
La contamination
Le paludisme sévit principalement durant les mois de février à avril (saison des
pluies) et ce sur la totalité de l’île.
Les
anophèles commencent à piquer en toute discrétion dès
le coucher du soleil, sont agressives au milieu de la nuit et se replient à
l’aube. Ca rassure, non? La lumière ne les fait pas fuir, le vent et
l’altitude davantage. Et là, est-ce mieux?
Symptômes
Le
paludisme est appelé "tazo" ou "tazomoka" à Madagascar. Il se
traduit par de la fièvre, des frissons, des douleurs musculaires, une bouche
amère...
Comment éviter les
piqûres ?
Des précautions et des
accessoires peuvent aider pour se protéger des anophèles vectrices du
paludisme. Il s’agit ici de conseils, sans pour autant vous plonger dans la
psychose.
- au crépuscule, porter
des vêtements (en coton, ou en lin) recouvrant le corps au maximum.
- sur les parties restées
découvertes, appliquer des lotions ou crèmes anti-moustiques. Ou encore des huiles
essentielles choisies pour leurs propriétés aromatiques répulsives, telles la
citronnelle ou le clou de girofle. Possibilité de se référer aux
recommandations du Ministère de la Santé, ou de tout organisme spécialiste des
maladies tropicales.
- la protection majeure
reconnue par l'OMS : dormir sous moustiquaire autant que possible. C’est
encore mieux si celle-ci est imprégnée d’insecticide, car en plus de la
barrière mécanique, elle neutralise les insectes.
Egalement :
- les différents
anti-moustiques, qui se présentent sous plusieurs formes. Les aérosols sont destinés à l’usage intérieur, mais ne sont qu’un bon appoint
car l’effet est temporaire. Les diffuseurs à recharge
sont plus efficaces, distribuant
la dose utile de manière homogène durant une nuit de 8h.
Les serpentins
incandescents sont plus pratiques lors de soirées à l’extérieur, ou dans un
vaste espace.
- quant à la
climatisation, elle n’a qu’une efficacité limitée. Et il n’y en a pas
partout !
Traitement
A Madagascar, la lutte
contre le paludisme est actuellement basée sur le traitement préventif
(utilisation des médicaments et lutte contre les moustiques).
La quinine et la
chloroquine sont les antipaludiques les plus utilisés et gardent leur
efficacité jusqu’à nos jours. Cependant, les moustiques tendent à développer
des résistances.
Source et compléments à lire absolument sur le site de L'institut Pasteur de Madagascar, qui est vraiment très intéressant.
Et demain, les seules piqûres seront celles des roses rouges. Mais je disais donc, non adepte des vecteurs purs de consommation, les roses m'apparaissent plus délicates tous les autres jours de l'année, tandis que le Carnaval de Venise qui sonne un pouce plus original débute ce week-end...