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L'odyssée de Tattum
13 février 2006

Du cas du paludisme

En ce moment, c'est la course à plusieurs lièvres, il y a tellement de projets en cours qu'on ne sait plus trop où donner de la tête...
C'est ainsi qu'on se renseigne, qu'on potasse les guides de voyage des prochaines destinations, qu'on fait le point sur un nombre important de détails, qui au bout, vont faire la différence qu'un projet se passe au mieux  ou pas... Les conseils des coins à découvrir, les précautions à prendre, les pratiques à éviter en fonction de la culture et des moeurs du pays, du bilan sanitaire, et surtout pas de voyage en (grand) groupe organisé, j'ai horreur d'être tributaire ou dépendante, de l'effet de masse en général.

En l'occurence, la santé, c'est la vie dit-on. Aucun vaccin n'est obligatoire pour les voyageurs à destination de Madagascar. Il est cependant fortement recommandé d'être à jour pour ses vaccins dont DT-Polio, Hépatite A et dans une moindre mesure à moins de vraiment manquer de précaution, contre la fièvre thyphoïde. Le vaccin de la fièvre jaune est obligatoire en cas de transit (avant ou après) en Afrique.

Par contre, le traitement anti-paludéen est obligatoire. Madagascar est en effet classée en zone 2, c'est-à-dire qu'elle connaît un peu de résistance à la chloroquine (Nivaquine). Et je suis concernée par ce traitement, bien que sensée être davantage immunisée, mais je n'ai pas été en contact de zone à risque depuis plus de 6 mois, ce qui m'oblige à prendre mes précautions. Conseil du docteur!

Distribution des zones:

Zone I Zone II Zone III
  • Proche-Orient
  • Égypte
  • Amérique centrale
  • Afrique de l'Ouest
  • Madagascar
  • Inde, Indonésie
  • Afrique de l'Est et centrale
  • Asie du Sud-Est
  • Amérique amazonienne

Le paludisme reste l'une des maladies parasitaires les plus graves pour le continent africain en général et Madagascar en particulier.
Les stratégies de lutte les plus efficaces sont celles qui ont réussi à épouser les réalités locales, à commencer par la mise en corrélation de la biogéographie de l'île avec la distribution de la maladie.

Quels sont les vecteurs du paludisme ?
Les moka, ou moustiques, et plus précisément les anophèles. En effet, le paludisme est transmis d’homme à homme par la piqûre d’un moustique femelle du genre Anopheles. A Madagascar, 4 espèces sur 26 sont vectrices de cette maladie: 
- Anopheles gambiae est un vecteur très efficace et donc dangereux. Plus l’altitude diminue, plus il est présent, limité aux zones inférieures à 1000 m.
- Anopheles arabiensis, très présent sur les Hauts Plateaux. C’est un vecteur potentiel en cas de forte abondance. Il se repose plutôt à l’extérieur et est donc peu exposé à un insecticide pulvérisé à l’intérieur des maisons.
- Anopheles funestus est quant à lui lié aux rizières dont la surface importante multiplie les gîtes larvaires de cette espèce.
- Anopheles mascarensis est endémique à Madagascar. Son rôle vecteur a été établi depuis peu dans deux sites : l’île Sainte-Marie et Tolagnaro.

Ce mode de transmission, par la piqûre donc, nécessite la transformation biologique du parasite à l’intérieur du moustique vecteur (cycle du parasite). Cette transformation ne peut s’effectuer que sous certaines conditions de température, en particulier, la transmission pourra être interrompue du fait de la saison froide ou de l’altitude.
LE responsable est en fait le parasite Plasmodium falciparum, le plus répandu dans les pays tropicaux.

La contamination
Le paludisme sévit principalement durant les mois de février à avril (saison des pluies) et ce sur la totalité de l’île.
Les anophèles commencent à piquer en toute discrétion dès le coucher du soleil, sont agressives au milieu de la nuit et se replient à l’aube. Ca rassure, non? La lumière ne les fait pas fuir, le vent et l’altitude davantage. Et là, est-ce mieux?    

                 Variations mensuelles du paludisme par district

Symptômes
Le paludisme est appelé "tazo" ou "tazomoka" à Madagascar. Il se traduit par de la fièvre, des frissons, des douleurs musculaires, une bouche amère...

Comment éviter les piqûres ?
Des précautions et des accessoires peuvent aider pour se protéger des anophèles vectrices du paludisme. Il s’agit ici de conseils, sans pour autant vous plonger dans la psychose.
- au crépuscule, porter des vêtements (en coton, ou en lin) recouvrant le corps au maximum.
- sur les parties restées découvertes, appliquer des lotions ou crèmes anti-moustiques. Ou encore des huiles essentielles choisies pour leurs propriétés aromatiques répulsives, telles la citronnelle ou le clou de girofle. Possibilité de se référer aux recommandations du Ministère de la Santé, ou de tout organisme spécialiste des maladies tropicales.
- la protection majeure reconnue par l'OMS : dormir sous moustiquaire autant que possible. C’est encore mieux si celle-ci est imprégnée d’insecticide, car en plus de la barrière mécanique, elle neutralise les insectes.

Egalement :
- les différents anti-moustiques, qui se présentent sous plusieurs formes. Les aérosols sont destinés à l’usage intérieur, mais ne sont qu’un bon appoint car l’effet est temporaire. Les diffuseurs à recharge sont plus efficaces, distribuant la dose utile de manière homogène durant une nuit de 8h.
Les serpentins incandescents sont plus pratiques lors de soirées à l’extérieur, ou dans un vaste espace.
- quant à la climatisation, elle n’a qu’une efficacité limitée. Et il n’y en a pas partout !

Traitement
A Madagascar, la lutte contre le paludisme est actuellement basée sur le traitement préventif (utilisation des médicaments et lutte contre les moustiques).
La quinine et la chloroquine sont les antipaludiques les plus utilisés et gardent leur efficacité jusqu’à nos jours. Cependant, les moustiques tendent à développer des résistances.

Source et compléments à lire absolument sur le site de L'institut Pasteur de Madagascar, qui est vraiment très intéressant.

Et demain, les seules piqûres seront celles des roses rouges. Mais je disais donc, non adepte des vecteurs purs de consommation, les roses m'apparaissent plus délicates tous les autres jours de l'année, tandis que le Carnaval de Venise qui sonne un pouce plus original débute ce week-end...

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Commentaires
T
oki on en reparle par mail très bientôt, ça me dit vraiment d'admirer tes oeuvres photographiques de visu en tout cas,et discuter de votre voyage à Mada.. <br /> <br /> sinon film à voir,je conseille...
A
La vie coûte cher... mais parfois on a l'impression que toutes les vies de ne valent pas le même prix...<br /> En ce qui me concerne je fais les vaccins et les traitements qui me sont conseillés lorsque je voyage (palu, fievre jaune, hépatite, méningo, lepto). J'ai cependant refusé tout une batterie de bombes antimoustiques et autres que le CHU me proposait... considérant que mon budget prévention devenait incohérent avec l'objet de mon voyage. De plus je ne peux éviter certains risques: quand on m'invite à partager un repas dans une famille, je ne vais aller demander si les crudités ont été lavées avec de l'eau minérale, quand je visite un centre de santé je refuse pas de serrer la main à un malade... aussi fragile occidental que je suis!<br /> <br /> Merci pour le titre de film... je retiens...<br /> <br /> Concernant mes projets d'expo, il y a de fortes chances qu'il y ait quelque chose en Lorraine d'ici peu mais ça fait un peu loin de Bordeaux. Sinon il y aura sans doute des expos "privées" avant l'été (on en reparle par mail!).
T
et la vie coûte cher!<br /> c'est sûr que ça ne doit pas être évident en effet...et c'est bien là tout le problème.tu as fait bcp de traitements et préventions?car je ne me souviens que m'être vaccinée contre la fièvre jaune.mais ça doit dépendre du pays également.<br /> <br /> mais j'ignorais qu'on pouvait perdre (sinon être fragilisé) son immunité en aussi peu de temps tu vois,6 mois c'est peu...<br /> <br /> tu as vu le film "the constant gardener"? très très bon film (j'ai tenu à le lire avant d'aller le voir)<br /> <br /> sinon tous mes encouragements pour tes photos et reportages,tu n'exposes pas avant octobre? si je suis sur place,je viendrai te voir aux Chartrons,promis.
A
Tattum,<br /> <br /> Ton article me renvoie à une réflexion que je me suis fait il y a peu. Pour un court voyage en Afrique, j'ai du il y a quelques semaines passer par mon médecin et par "Santé Voyage" au CHU. Ce petit circuit m'a donc permis de devenir un occidental blindé, prêt à affronter le péril sanitaire des pays du sud. La facture totale? Pas loin de 200€... rien de remboursable. Je n'ai donc pu m'empêcher de poser la question: "Mais comment fait une famille d'origine africaine qui retourne au pays depuis la France, s'ils sont 5 ou plus ca fait un budjet considérable?". Réponse simple: "ils ne le font pas!". Ah bon...
T
;) ;) ;)qui vivra verra!
L'odyssée de Tattum
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