Le goût du voyage
Nos amis sont finalement notre reflet... Si ce n'est une même vision des choses ou des centres d'intérêt communs, c'est au moins des affinités et des valeurs partagées. Pourtant, je me rends compte que je n'ai pas souvent rencontré de jeunes malgaches, ami(e)s qui aiment voyager pour voyager... Plusieurs raisons possibles peuvent l'expliquer. Raison financière? Plus que valable hélas, mais elle n'explique pas tout.
J'ai traversé une période de ma vie avec un ressenti d'être une extra-terrestre au milieu du désert, à la recherche de l'absurde.
L'absurde à mes yeux, c'était de se lever le matin, avec comme objectif à moyen terme, de s'afficher avec les gasy connus du moment, à Antananarivo (phénomène social qui vaut à lui seul tout un article!); d'être présent dans les manifestations pour dire "j'y ai été, tu m'as vu?", de s'allonger sur le capot d'une voiture, défiler, offerte aux appareils photos, ainsi qu'aux yeux convoiteurs masculins.
L'absurde pour les autres, c'est que je préférais et préfère bouger, découvrir, partir à la rencontre du nouveau, plutôt que des citadineries propres à flatter son image. Ô miroir, dis-moi qui est la plus belle, le plus beau, le plus m'as-tu-vu-iste, la star, etc...
Résultat: réel problème de communication (à une certaine époque) surtout avec la gente féminine, qui a cessé lorsque je suis partie loin, loin, pour me rassurer que j'étais bien normale, et que l'amitié au féminin reste possible et un plaisir.
Ce qui me ramène au fait que l'aspect économique peut préférer un choix du matérialisme, des signes extérieurs de richesses, plutôt qu' un enrichissement culturel. Mais tout est question de choix, à chacun le sien!
J'ai voulu visiter Madagascar déjà parce que mes parents m'en ont donné la possibilité, et aussi parce que j'en avais marre qu'à chaque rentrée scolaire, mon pays me soit conté par les vazaha, qui vantent les régions de l'île, et finalement, vous apprennent votre culture. Je ne trouvais pas ça normal, de la même manière que je ne vais pas aller conter à un Corse sa chère île ou à un Basque son pays! Alors à chaque fois que j'ai pu, j'ai de bon coeur échangé ma vie de citadine pour partir, découvrir, déjà Madagascar, et là où ma vie me mènera.
Les jeunes malgaches que j'ai rencontrés alors étaient en déplacement par nécessité, raison professionnelle essentiellement, si peu souvent pour un voyage plaisir, même lorsque cela leur était possible... Mais j'ai tout de même connu des compagnons de voyage: que des femmes! L'avantage, c'est qu'on est à nos petits soins, mais nous restions toujours méfiantes. Les hommes peut-être trop occupés... A quoi faire??
Bien que n'ayant pas tissé tout Madagascar, je vais déjà partager les destinations que j'ai pu connaître dans les articles à venir: Hauts-plateaux, l'Ouest, le Sud, le Nord, et la partie que je connais moins, l'Est.