Vazaha
Vu sur Routard.com à propos du savoir-vivre et coutumes à Madagascar:
"Les rapports entre Malgaches et vazaha
Les Malgaches sont d'accès facile, même si certains peuvent se montrer assez introvertis, notamment face aux vazaha, le blanc. Mais si l'on communique bien entre Malgaches et vazaha, cela reste une communication entre « étrangers ». Le rapport économique déséquilibré en notre faveur doit particulièrement nous engager à la retenue et à la réserve. Les Malgaches sont extrêmement sensibles au respect de leur personne, ils ont en horreur la brutalité, la violence et toute forme d'autorité. D'ailleurs, le sésame pour toutes les relations humaines est le sourire. Ça passe partout ! "
Je disais donc, je suis malgache! Du coup, ça m'inspire.
Plus sérieusement, ça me rappelle notre arrivée dans un village de pêcheurs vezo (une des ethnies malgaches), avec mes colocs de l'époque et non moins compagnons de voyage. Je ne me souviens plus si nous nous y rendions pour une campagne de sensibilisation pour la gestion des ressources halieutiques ou en simples touristes. Toujours est-il qu'il est de coutume d'aller saluer le chef du village, notamment si on a décidé que le séjour allait durer... De quelques heures à quelques jours, selon. Bref, on commençait à peine à rentrer dans le village qu'on voyait des enfants sortir d'un peu partout, et s'exclamer: "Vazaha, vazaha! Tonga soa vazaha!". Une de mes colocs de leur rétorquer en riant: "Mais nous ne sommes pas des vazaha, on n'est pas blanc, entre Malgaches!" Mais les enfants avaient raison, on était bien des vazaha.
En effet, à l'origine, et au sens strict, vazaha signifie étranger. Etranger au village, à la ville, au coin, au pays, et non à la distinction de la couleur de peau. L'histoire de Madagascar, -les périodes de colonialisme en l'occurence-, a fait que le vazaha au fil des années, apparaisse aux yeux des Malgaches comme celui étranger au pays, le blanc. Et toujours selon le déroulement de l'histoire, vazaha a été assimilé de plus en plus aux Français, les plus nombreux à ce moment là. D'ailleurs, à moins que les données n'aient récemment changé, les Français (frantsay en malgache) restent la deuxième communauté la plus importante.
A laquelle s'ajoutent:
- la communauté chinoise, d'origine cantonaise, les Sinoa.
- la communauté pakistanaise, immigrée à la fin du XIXè siècle, les karana.
- la communauté comorienne, qui se fond dans la société malgache, les Komoriana.
Plus récemment, les Africains, attirés par le saphir, les Afrikana. Et si on connait votre nationalité, hormis française donc, ce sera Amerikana (Américains), Alemana (Allemands), Morisiana (Mauriciens), Italiana (Italiens), etc... Tiens, je ne vois pas pour les Sud-Africains! Vazaha donc! Vous remarquerez qu'il n'est pas très difficile de deviner les traductions. Un certain nombre de mots de vocabulaire qui n'existaient pas dans la langue malgache sont nés en malgachisant tout simplement le français! Sauf que notre alphabet compte 5 lettres en moins: c, q, u, w, x. Et pas de s pour le pluriel.
Quant à "la communication entre étrangers", je ne suis pas vraiment représentative, j'ai grandi avec une multitude de nationalités, et donc habituée. Mais la règle d'or pour que le courant passe bien: l'attitude, le respect mutuel. Et là, ça vaut des rencontres fort sympathiques!